« Mouais... N'empêche que le génocide de toute l'espèce humaine ne va pas faciliter les recherches médicales contre le veillissement! Comment fera la médecine pour faire de nous des immortels si tous les chercheurs se suicident avant?! » :
Héhé... :-) J'avais déjà pensé à cette éventualité seulement il me semble qu'elle est impossible : l'Univers est bien censé avoir une fin, non ?
Ainsi, même si nous parvenions à l'immortalité biologique, nous n'en serions pas quitte pour autant avec la mort...
« Sinon entre maintenant et 70 ans... il y a 70 de vie: demandez à n'importe qui, si ça lui serait égal d'avoir 70 ans de rab... » :
Emotionnellement on est porté à dire "non, ça ne me serait pas égal d'avoir 70 ans de rab", pourtant, je pense que si on y réfléchi bien, on est conduit à se dire que finalement, ça n'a aucun intérêt...
Personnellement, si j'étais persuadé à 100% qu'il n'y a rien après la mort je préfèrerais mourir tout de suite, surtout vue le monde dans lequel on vit...
« A te lire, on dirait que la mort fait perdre tout son intérêt à la vie. » :
Ce n'est peut-être pas tant la mort que l'angoisse qu'elle génère. La plupart des animaux n'ont pas conscience de la mort et vivent donc très bien. L'homme a conscience de sa fin et personnellement, cette conscience est une conscience de chaque jour et elle m'angoisse beaucoup. Si je passe de longs moments à discuter sur divers forums sceptiques et tenants, il n'y a pas 36 000 raisons à ça : je cherche désespérement des réponses, et si possible des réponses qui vont dans mon sens, même si je sais que l'entreprise est peut-être vaine et désespérée... mais je cherche quand même : ça occupe et puis des fois que...
« Là encore, résumer ainsi la vie n'est qu'une manière de voir parmi d'autres. plutôt sombre d'ailleurs et qui, à mon avis, résulte du fait que t'es qu'un indécrottable matérialiste..:-)) » :
Même pas vrai d'abord ! :-))
« Mais pour reprendre votre raisonnement, » :
Ah on se vouvoit finalement ou on se tutoit ? :-)
« s'il existe une ame immortelle, elle existe même si on n'y croit pas, alors? » :
Ah mais je n'ai pas dit que j'étais sûr qu'il n'y avait pas d'âme ! J'ai juste des doutes, des gros doutes, et c'est ces doutes qui me torturent...
« Pour nier l'existence de l'ame, vous partez d'un point de vue exclusivement biologiste: la conscience ne peut survivre à la destruction du cerveau par la mort. Pour survivre, il lui faudrait un "véhicule" qui jusqu'à présent n'a jamais été démontré scientifiquement. De ce point de vue, s'il n'a pas été démontré, il n'existe pas. » :
Encore une fois je ne nie rien du tout, je me pose des questions et contrairement à ce que tu sembles croire, je ne pars pas d'un point de vue exclusivement biologique. Au contraire, j'essaye de partir de la chose qui a le plus haut degré de réalité à mes yeux : ma propre expérience consciente. C'est la seule chose qui pour moi existe de manière incontestable. Mais je ne suis pas un adepte de Descartes pour autant car sa démarche intellectualiste ne me semble pas bonne : nous sommes de êtres qui ressentons, avant d'être des être qui pensons...
« Pour affirmer l'existence de l'ame, je dis qu'il y a d'autres points de vues que biologique et j'invoque à ma rescousse l'Histoire du monde, des Arts, des Religions et des Cultures, pas moins que ça!l'ame a été découverte ou inventée, décrite, décortiquée, glorifiée bénie ou maudite par quasiment toutes les sociétés. Si vous ne croyez pas en l'existence de l'âme, vous êtes quand même obligé de reconnaitre l'existence de "la croyance en l'existence de l'âme" pour une bonne partie de l'humanité. » :
Le problème c'est que la science, dont je tiens les résultats pour supérieurs en matière de vérité aux idées élaborées par l'histoire du monde, les arts, les religions et les cultures, explique, sans recourir au concept d'âme les raisons de la croyance en l'âme...
« Certes la majorité peut se tromper. Mais si l'humanité croit que la terre est plate, sa croyance disparaitra après que l'on aura démontré que la terre est ronde. Mais dans le cas de l'ame je ne vois pas comment il serait possible de démontrer son "inexistence": cette croyance, si c'est une croyance, perdurera ad vitam aeternam... » :
En effet mais l'impossibilité de démontrer une inexistence ne prouve pas une existence et en ce qui me concerne, je ne peux me contenter d'une croyance car j'ai tendance à ne pas placer mes espoirs dans ce qui n'est pas sûr, voire peut-être complétement faux... Pour me rassurer, j'ai besoin de certitudes, pas de "peut-être"...
« et relativise le point de vue du biologiste: en fait, il ne l'a pas encore trouvé, c'est tout. » :
Dire ça s'est tenir l'existence de l'âme pour acquise. Or si l'âme n'existe pas, le biologiste n'a rien à trouver. A mon sens, c'est plutôt le concept d'âme (au sens traditionnel d'entité immatérielle siège de la personnalité et des fonctions cognitives) qui doit être relativisé en fonction des découvertes de la biologie. Et la biologie doit être relativisée en fonction des données de l'expérience consciente.
« Et puis enfin, pourquoi me priverais-je de cette croyance qui agit certainement comme excellent placebo, gratuit, discret et toujours disponible? Au nom de quelle vérité scientifique aujourd'hui? » :
Un placebo ne marche que dans la mesure où on le considère comme réélement actif en vertue de propriétés intrinsèques. Comme l'existence de l'âme me parait douteuse, elle ne pourra jamais constituer un placebo pour moi. Mais si pour toi ça marche, je ne te demande pas de t'en priver :-)
« Quant aux qualias, de quoi s'agit il? » :
Les qualias désignent l'ensemble des propriétés qualitatives et non physico-chimiques de l'expérience consciente. Ils sont généralement privés et semblent irréductibles à autre chose qu'à eux-mêmes (pour David Chalmers et Thomas Nagel ils sont effectivement irréductibles ; pour les éliminativistes tels Churchland et Dennett, ils n'existent pas et enfin, pour les partisans de la théorie de l'identité, ils existent mais sont réductibles à des propriétés physico-chimiques).
Exemples : le qualia rouge est l'effet que cela me fait d'avoir la sensation de rouge. Il y a d'autres qualia : toutes les couleurs, les sensation corporelles (douleur, plaisir, orgasme, froid, chaud,...), les sons, les odeurs, les saveurs, le sentiment de tristesse, la joie, le vague-à-l'âme, l'amour, la haine, la jalousie, l'amertume, etc.
En ce qui me concerne, je suis d'accord avec Chalmers et Nagel que les qualias existent et sont irréductibles (voir l'argument de la possibilité logique des p-zombies dans un autre message de ce fil de discussion).
« (suis je un zombie?) » :
Seul toi peut le savoir (à part si tu en es vraiment un et que ces histoires de qualias te paraissent complétement débiles car tu n'as jamais rien expérimenté de la sorte... ;-) ) ! :-)
Mikaël
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