Analogie malhonnête. Selon l'abiogenèse, la vie est apparue par des processus naturels - donc vérifiables. On peut vérifier que, dans certains conditions, des nucléotides vont se combiner pour former une molécule d'ARN. On peut aussi vérifier que la synthèse "directe" de l'ARN à partir de molécules simples est très difficile, et que si elle s'effectue, ce ne sera que dans certaines conditions bien précises : par exemple, en présence de minéraux d'argile catalytiques.
Il ne s'agit pas d'observer l'apparition de la vie directement : il s'agit d'observer - peut-être séparément - chacun des mécanismes qui aurait permis son apparition. Les différentes théories de l'abiogenèse sont donc réfutables par l'observation - d'ailleurs, les chercheurs ne se sont pas gênées pour réfuter la quasi-totalité de celles qui ont été émises. L'idée selon laquelle des molécules organiques complexes ne pourraient pas se former dans une atmosphère contenant de l'oxygène a par exemple été clairement réfutée.
L'observation nous permet donc de connaître, avec précision, la nature et le fonctionnement de l'abiogenèse. On peut écarter certains modèles et en valider d'autres. En revanche, l'observation ne nous permet pas de savoir quoi que ce soit sur la nature de Dieu - on ne peut pas construire de "modèles de Dieu" et les soumettre à l'expérimentation.
>Par contre, je peux prédire *logiquement* que si c’est un créateur qui est à l’origine de la matière/énergie, et bien cette origine ne peut pas être naturelle. Effectivement, il n’existe pas de mécanisme naturel pour que de la nouvelle matière/énergie apparaisse. La quantité totale d’énergie/matière est constante dans l’Univers, jusqu’à preuve du contraire.
Je vous répète que les fluctuations du vide quantique conduisent spontanément à la formation de quantités (faibles, mais réelles) de matière/énergie supplémentaire. C'est une réalité. Quand je vous l'ai rappelée, vous avez affirmé : "mais pas du tout ! le vide quantique n'est pas vide, car il reste de l'énergie. Nous sommes incapables de créer le vide". Il y a une erreur énorme ici :
Vous écrivez "nous sommes incapables de créer le vide" - sous-entendant que le problème du "vide" quantique est d'ordre technique. Or, ce n'est pas le cas. Le "vide quantique" n'est effectivement pas vide au sens où nous l'entendons habituellement - mais c'est une notion théorique. Ce point est, comme beaucoup d'autres de la physique quantique, assez difficile à appréhender : le vide n'existe pas. Même si vous retirez toute particule d'un espace donné, il restera toujours un "champ" quantique, susceptible de fluctuer et de donner naissance à de nouvelles particules. En un sens, celles-ci n'émergent effectivement pas de "rien" - elles viennent du champ. Ce qui est important, c'est que ce constat (qui était au départ une prédiction théorique) fournit un mécanisme par lequel une petite quantité supplémentaire de matière/énergie qui n'existait pas avant peut se former. Et ce qui est réellement intéressant, c'est que cela fournit un mécanisme possible pour la naissance de l'Univers : supposons un champ quantique vide (de toute particule s'entend) qui préexisterait. Par des mécanismes de fluctuations aléatoires, toute la matière que nous observons aurait pu apparaître petit à petit.
C'est une violation évidente de la première loi de thermodynamique, qui affirme que la quantité d'énergie (ou de matière : cela revient au même) d'un espace clos quelconque reste constante. En fait, la 1loT n'a pas été conçue pour s'appliquer à l'infiniment petit : elle est pratique pour construire des machines, mais si on s'attache à décrire les détails (et à aller observer à l'échelle des particules), elle est fausse. C'est une approximation grossière, tout comme la loi d'addition des vitesses : si une personne marche à 5 km/h dans un train lancé à 300 km/h, la somme de leur vitesse n'est en fait pas 305 km/h, mais un tout petit peu moins. C'est invisible à notre échelle, mais à des vitesses très grandes, les effets relativistes font que la loi d'addition ne vaut rien. La 1loT est à peu près dans la même situation.
D'ailleurs, des expériences récentes ont confirmé une autre prédiction de la physique moderne : la deuxième loi de la thermodynamique (l'entropie d'un système fermé augmente toujours) est elle aussi fausse. Cela n'avait pas grand intérêt il y a quelques décennies encore : aux grandes échelles auxquelles nous opérons, la deuxième loi de la thermodynamique semble s'appliquer. Il est parfaitement inutile de tenir compte des minuscules violations de ce principe qui ont lieu en permanence dans l'infiniment petit quand nous construisons un système quelconque de grande taille. Le problème, c'est que l'on fabrique de plus en plus de "nano-machines" - de taille minuscule. Des expériences récentes, qui sont sorties dans Phys. Rev. Lett., ont montré que la deuxième loi de la thermodynamique était parfaitement inutile pour construire des machines de l'ordre du nanomètre, car à cette échelle, elle est fausse. Il est très courant que l'entropie d'un système fermé augmente. Si nous voulons que nos appareils de très petite taille fonctionnent, il nous faut jeter (au moins dans certains cas) la deuxième loi.
En fait, les premières lois de la thermodynamique ne partagent pas, comme aucune loi physique, le caractère absolu des vérités mathématiques. Ce sont des principes relatifs, qui sont utiles dans des conditions données d'espace et de temps, mais au sujet desquels il ne faut pas se faire d'illusions : ce sont des approximations, pas des vérités ultimes.
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