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Catholiques et sectes


Postée par rené decroix , Apr 22,2000,03:54 Index  Forum

Dans un petit travail que je tente actuellement,vient la question de l'attitude catholique face au phénomène des sectes. Pour la France, j'ai trouvé un historique que je résume ici. Ce que je visais c'était le "revirement de veste", l'adaptation et la tactique politiques.
J'espère que l'information pourra intéresser l'un ou l'autre. Mais peut-être que les personnes intéressées pourront m'indiquer d'autres informations, ou simplement des pistes,pour la France ou d'autres contrées.

Voici le petit schéma historique:

Jusqu’aux années 70, la position catholique est claire : elle est résolument anti-secte. Aujourd’hui, en l’an 2000, le catholique peut se joindre plutôt aux anti-anti-sectes ; c’est dans ce contexte actuel que l’on pourra situer aussi le discours de l’UIP.

En 1975, rapporte Paul Aries, le problème des sectes fait l’objet de directives distribuées sur le réseau diocésain, le Père Jean Vernette est délégué épiscopal pour la question des sectes : il est anti-secte sans ambiguïté.
Pour le Jean Vernette de l’époque, publiant sur le New Age ( Le Nouvel Age, éditions Tequi), les sectes sont l’œuvre soit de Satan, soit des nazis, soit de Moscou. New Age, c’est le retour de l’Antéchrist annoncé par la Bible, c’est aussi une offensive antichrétienne orchestrée par Moscou selon un autre auteur qu’il cite …

En 1980, le Père Jean Vernette crée en France le groupe « Pastorales et sectes ». A partir de là se met en marche une évolution qui aboutit à un revirement.

En 1984, l’organisation internationale « Tradition, Famille, Propriété » organise la lutte contre les associations antisectes, avec l’appui de milieux conservateurs catholiques et d’universitaires.

En 1986 l’Eglise publie les résultats d’une réflexion de dix ans, dit-elle, sur le phénomène des sectes : Le phénomène sectaire ou Nouveaux Mouvements Religieux, le défi pastoral.
Les Nouveaux Mouvements Religieux (NMR dans la suite) ne sont plus des perversités, mais des réponses à un respectable besoin spirituel. L’heure est au dialogue.

En 1991, on officialise l’appellation NMR, pour rejeter l’emploi de la notion péjorative de secte.

En 1995, réaction aux suicides du Temple Solaire, le Père Vernette demande que l’on évite l’amalgame, et il prévient contre le rapport parlementaire français.

En 1996 le Père Vernette publie dans le journal La Croix une critique du travail parlementaire français anti-secte. Un autre prêtre, le Père Trouslard, qui « appartient à cette catégorie de religieux qui appelle un loup un loup et un chat un chat » (P. Aries p.193 ) sera désavoué par la hiérarchie catholique rappelant que son porte-parole est le Père Vernette, et aucun autre.

Aujourd’hui, le Père Vernette s’exprime avec l’association CESNUR : le retournement de veste est accompli. ( Petit voyage Internet : voir CESNUR et Massimo Introvigne, professeur de sociologie … qualifié d’universitaire proche de Jean-Paul II ).


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