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Ça va être intéressant de discuter avec un chrétien intelligent et instruit. Ce n'est pas que Julien soit pauvrement pourvu au plan intellectuel. C'est plutôt que la discussion est impossible avec lui. Julien parle, mais il n'écoute pas. Il affirme des choses, mais il reste sourd aux arguments qu'il ne parvient pas à contester. Chercher à discuter avec Julien est comme discuter avec un sourd qui n'entend pas ce que vous lui répondez. Pire! C'est comme discuter avec une personne qui n'entend que les choses qui lui conviennent. Je ne sais pas si Julein cherche la vérité dans sa propre vie. Il est par contre certain qu'il ne cherche pas la vérité dans la discussion avec nous. Julien me fait l'impression de quelqu'un qui vient ici pour se conforter dans sa conviction qu'il peut produire des arguments ingénieux pour embarrasser les évolutionnistes. Je ne crois pas que cela fasse autre chose que lui apporter le plaisir illusoire de quelqu'un qui flatte son propre orgueil. En tout cas, cela n'a pas fait avancer le débat d'un pouce.
Semeur: "Cela veut simplement dire que la proposition vrai qui est prouvé et accepté par toi et moi sera difficilement remis en doute par toi ou moi."
K: Bien entendu! Mais cela est aussi un piège. Croire qu'un consensus sur ce qu'est la réalité nous garantit l'exactitude de notre conviction du seul fait qu'elle soit commune pourrait être une illusion. Si, par exemple, les deux observateurs sont victimes du même biais, ils sont simplement tous les deux dans l'erreur. Je crois commencer à comprendre votre raisonnement et je ne crois pas que vous me contredisiez sur l'existence de ce danger.
Semeur: "Je comprends dans votre question que si un outil pour un donne un résultat X à propos d'une vérité et que le même outil donne un résultat Y différente de X sur cette vérité alors on doit rejeter cette outil et toute interprétation que l'on pourrait en faire. "
K: Oui à 95% ! La seule nuance que j'apporterais à ce stade est que le verbe "rejeter" est trop fort. Il faudrait plutôt dire que l'outil doit être considéré comme imparfait et qu'il est nécessaire dans définir les limites pour réserver son utilisation aux seuls usages où il reste approprié. Par exemple, l'outil peut être plus fiable dans certaines circonstances et pas dans d'autres.
Semeur: "Que répondriez vous à un daltonien qui vous poserait la question suivante : Si les yeux sont des sources de validation, des bons outils à partir desquels on peut savoir ce qui est vrai. Pourquoi mes yeux ne m'annoncent pas les mêmes vérités que vous ? "
K: Je lui répondrais que les yeux de daltonien ne sont pas des outils valides pour certains usages et que les yeux de n'importe qui sont de mauvais outils pour certains autres usages. Par exemple, pour situer la position d'un objet dans un environnement où il y a réfraction de la lumière. Les psychologues de la perception ont depuis longtemps montré que les yeux (et les autres sens d'ailleurs) présentaient d'importantes limites dont on doit tenir compte si l'on ne veut pas s'enraciner dans l'erreur. Avoir des limites ne veut pas dire être inutilisable et devoir être abandonné. Cela veut dire simplement que ces limites doivent être définies et prises en considération.
Pour le daltonien la limite est facile à déterminer. Il reste à utiliser une méthode où nos yeux respectifs seront capables de cerner la réalité dans son objectivité sans que les limites des yeux de mon ami daltonien ne constituent un handicap pour lui. Par exemple, mon ami daltonien et moi pourrons lire la mesure sur un instrument mesurant la longueur d'onde de la lumière reflétée par des objets de couleur. Nous pourrons ainsi distinguer tous les deux les objectes de différentes couleurs grâce à un instrument commun qui palie les limites de nos yeux. Nous pourrons même mesurer des distinctions entre des longueurs d'onde échappant complètement à l'oeil humain. Les yeux sont donc de bons outils lorsqu'on les utilise dans la limite où ils restent une source d'information valide.
Pour en revenir à votre argument, le "coeur" et "l'esprit" sont presque toujours de mauvais critères (outils) pour juger de la réalité objective parce qu'ils laissent trop de place aux interférences affectives et émotionnelles. Heureusement, les besoins affectifs et émotionnels changent considérablement d'un individu à l'autre. Aussi, somme-nous en mesure de constater facilement les limites de ces critères (outils). Autrement, nous aurions été au prise avec un danger bien plus grand : Celui de tomber dans le piège de l'erreur partagée. Nos différences nous offrent l'opportunité de nous servir l'un de l'autre pour mesurer les limites de notre outil et en chercher un de meilleur pour approcher d'un peu plus près la réalité.
À ce stade nous pouvons déjà rejeter ces outils parce qu'ils ne peuvent pas servir de critères de valisation intersubjectif. Ils prennent beaucoup de sens pour celui qui les utilise, mais ils sont une source de biais psychologiques. Ils sont de toute façon complètement stériles dans un discussion.
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