K: Je comprend mieux votre idée. Pour vous l'inné n'est pas nécessairement génétique. Il peut exister des potentialités dormantes de nature spirituelle qui ne se manifestent que lorsque le cerveau et la personnalité du porteur ont atteint une certaine maturité. C'est bien ça?
G: ""Il suffit d'essayer de rendre bon un mauvais et mauvais un bon pour s'apercevoir de la difficulté, voire de l'impossibilité, de la chose. Le caractère moral est donc bel et bien inné."
K: Les représentations du bien à 4, 12 et 24 ans sont des choses fort variables. Le jugement moral n'est une chose assez stable que chez un individu adulte. Il faut aussi savoir que le jugement moral repose sur tout ce qui le supporte : Aptitudes cognitives; maturité affective et émotionnelle; Bagage culturel. Il se trouve justement que toutes ces choses sont elles-mêmes très stables chez l'adulte. La stabilité à l'âge adulte n'est donc pas une preuve du caractère inné de ces choses.
Par ailleurs, votre formule comporte beaucoup d'exceptions, même à l'âge adulte. Le pouvoir politique, par exemple, est une situation susceptible de corrompre des personnes auparavant vachement morales. Inversement, on connaît des cas de criminels qui changent radicalement de valeur après avoir eu une expérience traumatique. Ce n'est pas fréquent, mais ça arrive.
G:"Comment peux-tu essayer de rendre violent un enfant naturellement bon et rendre bon un enfant qui visiblement est PRéDISPOSé à être mauvais ??!"
K: Mon pauvre ami, vous vivez dans la ouate. Sortez de votre tour d'Ivoire et aller voir ce qui arrive aux enfants privées d'affection parentale et charriée de famille d'accueil en famille d'accueil.
Pour le reste de votre texte, on est dans l'élaboration poétique de notre naïveté spiritualiste des années 70. Malheureusement, ça ne tient pas la route. Le chant des oiseaux ou le déplacement de chauve-souris sont des choses merveilleuses. Pourquoi y voir du surnaturel?
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