Tu dis : "...c'est bien de DONS MORAUX INNÉS qu'il s'agit. LES GÈNES N'ONT RIEN À VOIR AVEC LE CONTENU INNÉ DE LA PSYCHÉ."
Je vais essayer de t'expliquer (via une métaphore) ma vision des choses. S'il le veut, JF dira à quel point ma métaphore est plus ou moins boiteuse (comme toute métaphore qui se respecte).
Imagines une statue (plutôt, un modelage) en argile.
L'inné-génétique-héréditaire détermine la quantité et la qualité de la boule initiale d'argile. Puis ce sont la maturation organique naturelle et les expériences de la vie qui formeront l'argile et mèneront à la statue (i.e. l'âme adulte entière, dans ma métaphore).
Si tu es fils de zèbre, fils de lion, fils de Mike Tyson ou fils de Léopold Mozart, tu nais avec une boule d'argile plus ou moins grosse et de qualité plus ou moins excellente. Tu nais aussi avec un plan de maturation organique (selon ton espèce) qui te donnera le goût de l'herbe ou celui de la viande saignante, ou le goût de sauter, ou celui de jongler. Sans parler des réflexes ou des instincts de base, comme jouer et ne pas faire la même gaffe deux fois. Les éléments de l'astuce. Tout ça, à des degrés divers, selon l'héritage génétique particulier reçu des parents.
Un cerveau naissant part à l'aventure.
Par delà, les expériences de la vie fournissent l'acquis. Si on est un homme (ou un gorille éduqué), on donne des mots aux idées et, en les combinant, via la grammaire (à 90% acquise, à l'oeil) on pense tout seul, sans avoir à y penser. Librement, si ça se trouve.
Tant que le cerveau tient le coup, l'âme fait de même. Si on survit par la peau des fesses à un traumatisme cérébral dévastateur, on risque fort d'en sortir l'âme pas mal amochée. Par exemple, de constamment oublier tout ce qui est plus ancien que quelques minutes, tout en sachant encore discuter. Le cas est authentique.
Drôle d'âme humaine que celle-là. Le type a quand-même été chanceux. Si l'accident avait été, matériellement, un peu différent, il aurait pu perdre des facultés beaucoup plus précieuses que la mémoire à moyen et à long terme. L'imagination, par exemple, ou pire, le sens critique. ;-)
Ghost : "(selon quelques sceptiques nommés) il n'y aurait (...) aucun don inné variable en qualité (...), mais il suffirait de travailler tous autant pour arriver tous au même résultat!"
Sans aller vérifier dans les archives, je devine que tu caricatures leurs positions. Ils ont probablement dit, en d'autres mots, que la variabilité innée (d'un individu à l'autre, concernant un talent particulier) est petite, comparée aux inégalités acquises. Petit ne signifie pas nul. S'ils ont dit "aucun" (i.e. si tu ne caricatures pas) ils se sont trompés. Mais je gagerais un $2 que tu caricatures.
Est-ce caricaturer ta position que de dire que l'effet de l'acquis est nul comparé à celui de l'inné? Pour les talents "moraux"? Pourquoi plus ceux-là que les autres?
Ghost : "Un espèce de système Hitlérien en somme, avec la race pure et unique! L'horreur totale quoi!"
Là tu charries. Tout au plus une social-démocratie libérale.
Ghost : "D'autre part, que le cerveau soit nécessaire pour que s'expriment les émotions, je suis entièrement d'accord." (le gras etc.)
La question est de savoir si des émotions, ça peut exister tout nu, sans cerveau pour leur donner une forme plutôt qu'une autre. Ton expression "s'expriment" est trop timide. Il faudrait la remplacer par "puissent exister".
Souviens-toi que tu t'es déjà déclaré d'accord avec moi sur "Il n'y a aucune différence entre ne plus avoir de cerveau d'homme et ne plus avoir de cerveau de chat" (voir https://forum-sceptique.com/archives/45105.html#45105 )
Si on remplace le chat par une écrevisse, tu es toujours d'accord? Et si le cerveau disparaît tout à fait, que reste-t-il des émotions. Ça a l'air de quoi une émotion non structurée? À quoi ça ressemble, un "sens du rythme" non structuré? Est-ce beaucoup différent d'un "altruisme" non structuré? 0 = 0, me semble-t-il. Zéro tonnes, ce n'est pas un million de fois plus lourd que zéro grammes. Le quotient est une indétermination.
Ghost : "C'est ta capacité à aimer qui est contenue dans la psyché qui va ressentir l'émotion devant la fleur et qui enclenchera le processus chimio-électriques des neurones."
C'est plutôt le chemin inverse, semble-t-il. Faudra t'y faire, j'en ai bien peur. Quand j'étais un ovule fraîchement fécondé, je n'avais aucune émotion, si mes souvenirs sont exacts. Elles ont pris forme par la suite.
Sans cerveau on est, au plus, un point.
Qu'est-ce qui peut bien émouvoir un point?
Denis
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