René:
"Le premier paragraphe pose donc une vérité univoque connue avant toute observation : que je pense seulement au chat ou que je pense à l’ensemble du dispositif, cette réalité demeure tant que la mesure sur le quanton n’a pas été faite
Sébastien:
"Non je ne pense pas. La vérité univoque n'est que mathématique. C'est-à-dire le vecteur d'état (analogue à la fonction d'onde*) que j'ai définit |a> = s|v> + t|m>. La probabilité qu'il soit vivant est s^2 et qu'il soit mort t^2 (on suppose des états orthogonaux, de sorte que le chat vivant n'intèrfère pas avec le chat mort). Il serait possible en considérant le problème temporellement d'ouvrir la boite à la fréquence de bohr et de s'assurer que le chat est toujours mort."
Ce qui ne va pas, à mon avis, c'est ton "La vérité univoque n'est que mathématique.", dans la première partie de la citation que je redonne, Schrödinger dit exactement le contraire: c'est la représentation mathématique, qui est multivoque, mais il ne peut pas dire que la réalité est multivoque, puisqu'il n'a rien observé.
Ensuite, on passe à la seconde partie: et là il suffit de relever le futur : Schrödinger ne dit pas: le chat est mort ou vivant, mais le chat sera mort ou vivant. Ce que détermine la mesure n'est déterminé que si on fait la mesure : Shrödinger le dit aussi dans le texte, en précisant: évidemment, il faut la faire, la mesure.
Bien sûr, j'ai supposé ceci sur les conditions initiales: lorsque l'on installe le système, dans la boîte on met un chat vivant: mais comment autrement dire : l'ampoule tuera ou ne tuera pas le chat selon qu'elle explosera ou non? Et alors, précisément, la fonction mathématique de Schrödinger n'a pas lieu de s'appliquer: tel que j'ai installé mon système, tel il demeure, jusqu'à la mesure quantique : l'outil mathématique quantique n'intervient ici qu'à partir de l'instant de la mesure quantique.
Je crois qu'il faut tenir compte du fait de la différence entre cette expérience de pensée et une mesure quantique habituelle: ici la réalité initiale est installée, construite, décidée, par l'expérimentateur: un chat dans une chambre à gaz, gaz prisonnier dans une ampoule qui explosera ou n'explosera pas mais ce ou n'est pas dans le système, n'est pas décidable par le système lui-même:il faut intervenir, il faut faire la mesure sur le quanton, et c'est bien dire que c'est le lien avec l'extérieur qui décidera, apportant à la fois une vérité univoque dans la boite (celle qui pourrait être photographiée pour 100 ans ...)et l'incertitude pour l'observateur tant qu'il n'a pas observé.Et c'est une seconde différence avec les expériences habituelles : à l'ordinaire, la mesure c'est l'observation, mais ici ce n'est pas le cas (c'est du reste à mon avis l'astuce de cette expérience de pensée), l'observateur déclanche une mesure, mais il n'en observe pas le résultat, il ne l'observera d'ailleurs jamais directement, lorsu'il regardera dans la boîte, il saura seulement si le résultat de cette mesure se rangeait dans la catégorie faisant exploser l'ampoule ou non.
C'est pourquoi je pense que dans la première comme dans la troisième phase, l'état du système est fixée univoquement.Pour la troisième phase, celle après l'observation, c'est classique, c'est justement le phénomène de réduction du paquet d'indes, mais encore une fois, d'habitude dire observation et mesure c'est dire la même chose, alors n'oublions pas que de fait c'est la mesure qui réduit le paquet d'ondes, et qu'ici la mesure est antécédente à l'observation : Shrödinger installe bien son système ainsi, il dit bien au début : après la mesure opérée sur le quanton, son état est fixé,il n'y a plus deprobabilisme, or l'état fixé du quanton correspond à un état fixé de l'ampoule, et l'état fixé de l'ampoule correspond à l'état fixé du chat : c'est le principe même, me semble-t-il, de l'expérience.
C'est ainsi que lorsque tu écris : "Lorsque l'on fait la mesure, on projette le chat dans un état précis, avec la probalilité liée à cet état.", c'est précisément le lieu commun quantique de base qui est ici mis en question sur ses rapports au réel: car bien sûr, ça c'est la situation au moment d ela mesure sur le quanton: mais l'important dans la parabole c'est que ce n'est pas la situation qui apparaît au moment de l'observation du chat : cette observation existe avant elle, éventuellement depuis 100 ans dans le cas de la photographie suggéré par Schrödinger, et sa question est claire : va-t-on dire que la situation du chat est demeurée indécise pedant les 100 ans? A mon avis c'est là un élément essentiel de la question posée par Schrödinger.
Si bien que tout au contraire de ton :"La vérité univoque n'est que mathématique", ce qu'il me semble devoir dire c'est : la vérité multivoque n'est que mathématique", et ce, tout le temps de la deuxième phase, après la mesure sur le quanton, avant l'observation du chat.
Peut-être un rappel , qui va sans dire mais : il n'est pas question d'essayer de dire ici ce qui est, mais seulement ce que veut dire Schrödinger avec sans chat.
Et je crois qu'il faut jouer le jeu avec Schrödinger, de la manière dont il nous y invite si on décide de rentrer dans le jeu, avant de retourner à la situation générale;c'est pouquoi il est à mon avis sans intérêt, dans ce premier temps, de ressortir l'arsenal mathématique: Schrödinger a justement voulu en sortir pour le tester lui-même, en quelque sorte (alors que c'est sa propre fonction d'onde qui est en jeu :s'il avait voulu s'exprimer avec elle ...)
Mais ce qui me paraît étrange, c'est qu'après avoir dit cela : "Lorsque l'on fait la mesure, on projette le chat dans un état précis", tu nies ceci : " De plus, si le chat est mort, on peut bien répéter la mesure à l’infini, cette mesure quantique au résultat aléatoire n’aura plus aucun effet sur le réel". Peu importe d'abord vivant ou mort après la mesure : l'état est bel et bien fixé, tu le dis toi-même.Ensuite, si l'état c'est la mort, par construction même de l'expérience qui veut aux conditions initiales un chat vivant, sa répétition n'a plus de sens,mais elle n'a plus de sens non plus, mort ou vivant, parce que si le paquet d'ondes du quanton est réduit, il n'y a plus de paquet d'ondes à réduire.Autrement dit, discuter encore de cette situation univoquement fixée avec l'équation de Schrödinger n'a plus de sens.
"Mathématiquement, si 'l'ampoule' constitue un ECOC (Ensemble Complet d'Observable qui Commutent) le stimulateur ne donnera aucune information supplémentaire. "
Le capteur n'est pas un stimulateur, contrairement à l'autre mesure, celle sur le quanton.Il n'y a pas non plus d'observables qui commutent:il n'y pas de commutateurs, mais seulement des interrupteurs en cascade, le premier interrupteur étant aléatoire, la suite étant déterministe à sens unique. Par ailleurs aucune équation mathématique n'empêchera un capteur cardiaque de transmettre l'information rythme cardiaque, et en l'occurrence la mesure à nouveau coïncide avec l'observation (c'est ce qui m'avait suggéré de l'introduire), cassant le principe même de l'expérience qui repose sur une séparation mesure-observation, enfin il n'est pas imaginable d'y attacher une somme : bat+ne bat pas. ( A mon avis il ne faut pas pouser le quantique jusqu"à dire, alors que l'on se trouve pris dans une formidable averse: j'en prends plein la gueule, mais en réalité il pleut et il ne pleut pas, Schrödinger l'a démontré ...quoique mon exemple soit outré, c'est je crois aussi contre ce genre d'abus qu'écrit ici Schrödinger: voir sa réflexion sur le sujet.)
"Je m'explique: on prend au moins deux boites dans le même état quantique (il s'agit d'une expérience de pensée pour établir la notion d'état superposé car en pratique, il est théoriquement imposible de clôner un état quantique). Si on ouvre la boite (en supposant que l'on connait la phase de |a>) à la période T, invers de la fréquence de Bohr"
Le système du chat n'a rien d'un oscillateur, il y a une bascule, et une seule.Si j'ose dire, c'est le plus petit discontinu pensable.Dans la citation suivante, je mets en majuscule ce qui à mon avis rend impossible cet argument:
"À toute les périodes entière, on a la certitude de trouver UN chat mort et à toutes les demi période, on a la certitude qu'il est vivant. Ce qui illustre le fait que 'LE chat n'est pas mort depuis le début et qu'on trouve son état lors de la mesure'. Il est mort et vivant à la fois. Il ne faut pas oublier que c'est un super-chat quantique."
Ce prolongement de l'expérience de Schrödinger en fait anéantit l'expérience; si je multiplie les boîtes à l'infini, ou tout au moins en nombre suffisant par rapport à tous les possibles des résultats de mesure sur le quanton,et que je considère non plus une boîte mais le système constitué par toutes les boîtes, alors c'est sûr, je n'ai plus LE chat mort ou vivant, mais UN chat mort, et UN chat vivant, et UN chat mort, etc., ce qui devient DU chat mort et DU chat vivant: mais c'est trivial, sans plus aucune signification ni question.
Du reste, dans cette affaire il faudrait que le chat soit effectivement un osicllateur, connaissant une suite : mort-vivant-mort-vivant-etc., mais ce n'est pas le cas, et encore aucune fois, si j'ai regardé un chat à la période mort,ou si cette période est passée sans que j'ai regardé, je peux revenir à une période vivant ultérieure, il sera toujours mort: le dispositif de Schrödinger ne prévoit pas la résurrection, tout super quantique soit le chat.
Tout ceci est une réponse improvisée, écrite en ligne au fur et à mesure de l'inspiration non préméditée : du coup le style en est affirmatif, mais en réalité je ne prétends pas du tout avoir raison.
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