Tout le monde est maintenant au courant de la catastrophe aérienne survenue lors du vol de Concorde, en France. Il n'est pas question ici de faire le pitre en discutant du cas. Mais je tiens quand même à relever un point qui semble prendre de plus en plus d'importance, ou d'ampleur, lors de catastrophes naturelles ou «artificielles», du point de vue de la «religion». Je m'explique.
Dès les heures suivant la catastrophe, les autorités civiles, médicales et même politiques ont mis en place un système d'investigation et d'enquête sur les circonstances entourant l'accident. Simultanément à ces actions, un système d'aide médicale et psychologique a été mis en place pour aider les familles des victimes à prendre conscience et accepter le drame, avec toutes les suites psychologiques que cela entraîne. Ce type d'aide est de plus en plus réalisé par les autorités civiles et médicales, lors de catastrophes et d'incidents majeurs impliquant de nombreuses victimes. Je crois que cette action est bénéfique et positive pour les personnes impliquées de près dans ces catastrophes. Mais un autre phénomène prend lui aussi de l'ampleur, dans la foulée des activités mises en place lors de ces catastrophes. Il s'agit ici du phénomène que je qualifie de «récupération religieuse» par les autorités religieuses.
Ainsi, aussitôt le système d'action mis en place pour aider les familles, les autorités religieuses de France, d'Allemagne, des États-Unis et des autres pays concernés ont dès lors organisé des séances ou des cérémonies religieuses pour réconforter les familles et en profiter pour faire passer leur «message» au sujet de la vie, la mort, le destin de Dieu, etc., etc. En Allemagne, aujourd'hui, une cérémonie réunissait même un ministre anglican, un protestant, un catholique, un rabbin et un imam, tous réunis pour, chacun, présenter un office religieux selon la langue et les croyances des victimes et des familles concernées. Autrement dit, les religions profitent elles aussi de ces catastrophes, pour y faire passer le message selon le crédo religieux de chacune d'elles.
Ce n'est pas la première fois que cela se produit. D'autres catastrophes semblables, naturelles ou causées par l'homme, tendent de plus en plus à amener les autorités religieuses à organiser des cérémonies pour apaiser le souffrance des victimes et, surtout, des familles impliquées. On en profite alors pour sortir tous les boniments et clichés typiques aux croyances religieuses : la mort, la vie après la mort, la bonté de Dieu, etc., etc.
Cette tendance se répand même en des circonstances moins dramatiques, mais d'importance nationale, quand même. En ce qui concerne le Québec, je pense aux funérailles nationales organisées lors du décès de René Lévesque, Robert Bourassa, et d'autres politiciens, ou les évêques du Québec avaient tant de belles choses à dire sur ces politiciens... et sur la question de la vie, de la mort, de la bonté de Dieu, etc., etc.
On en est rendu à faire cette apologie du décédé par les autorités religieuses, lors du décès de personnalités du monde laïc, en en profitant pour passer le message religieux. Je pense ici au décès de notre vedette du hockey, Maurice Richard, qui a eu droit à des funérailles nationales et où l'évêque de Montréal a présidé à la cérémonie religieuse à la cathédrale Notre-Dame, en en profitant au passage pour y mettre son grain de sel (vraiment stupide pour un évêque !), où il faisait allusion au fait que Maurice, étant reconnu comme un pêcheur émérite au Québec, aura maintenant tout le loisir d'avoir de joyeuses parties de pêche au ciel avec les apôtres, puisque ceux-ci, tout le monde le sait, étaient aussi de grands pêcheurs de leur temps, raison pour laquelle Jésus les avaient pris avec lui pour en faire ensuite des «pêcheurs d'âmes» (ohlala l'allégorie... venant d'un évêque, à part de ça !).
Bref, comme il est dit par d'autres messages de ce forum au sujet de Fatima, Nostradamus et compagnie, la religion, la catholique en particulier, tente par tous les moyens d'assimiler les sujets et thèmes contemporains pour les utiliser et les récupérer dans les activités de prêche, de conversion et cérémoniales. Alors que l'on pensait que les religions se disputeraient le monopole de la vérité, il semble que, du moins en Amérique et en Europe, les «autorités religieuses», de plusieurs croyances, tendent vers cet oécuménisme que Jean XXIII voulait instaurer dans l'Église il y a quelques décennies. Après l'échec de l'Église catholique et d'autres croyances de ramener les brebis au bercail, celles-ci tenteraient-elles maintenant de «s'associer» pour que la «religion», ou Dieu en général, triomphe finalement dans la société, en se servant de toutes les grandes activités civiles laïques pour parvenir à ce but, que ce soit des catastrophes naturelles, des décès de personnalités mondialement connues, d'événements sociaux importants, sportifs ou autres...?
Encore une fois, je suis curieux de connaître les opinions des habitué-e-s de ce forum.
Claude, ou Claudius, au choix...
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