Pas pu vous répondre plus tôt. J'ai eu de la visite.
Heureusement, j'ai vu qu'on vous avait bien répondu.
Pour ne pas redire les mêmes choses, j'essaierai de dire autre chose.
Votre prédiction d'accident est intéressante. Pour qu'on puisse bien se comprendre, je vous la rappelle:
PRÉDICTION DE LA VOYANTE:
1) C’est la tombée de la nuit
2) Elle est sur son vélo
3) Le chauffard est saoul
4) Les secours viennent rapidement
5) L’hôpital est saturé
6) L’intervention prend du retard
7) Elle est opérée en catastrophe
8) Elle est sauvée.
EVÉNEMENTS SUBSÉQUENTS:
L’accident se passe, ors c’est dans l’après-midi sur un scooter et la personne va dans une clinique ou elle est immédiatement prise en charge et elle est sauvée.
Gene: "Nous retenons « accident et sauvé ». Les détails dans ce cas là n’ont pas de valeur significative car ils ne modifient en rien l’événement principal".
****** fin du rappel ******
Beau problème de probabilités. Vous tombez dans ma branche. Beau problème de probabilités subjectives. C'est encore plus dans ma branche, au grand dam de notre ami Sébastien. :o)
Je vais tout d'abord essayer de vous convaincre que votre façon d'évaluer les probabilités subjectives est incorrecte. Objectivemnent incorrecte.
La voyante a émis 8 propositions (non indépendantes). Certaines se sont réalisées et d'autres pas. J'admets que la plus signifiante est "accident". Bon départ. La plupart des autres prédictions se sont moins bien réalisées et vous décidez de les effacer.
Attention! Qu'auriez-vous fait si elles s'étaient réalisées? VOUS EN AURIEZ TENU COMPTE. Vous tenez compte du facteur "sauvée". Vous résumez d'ailleurs vous-même l'événement par "accident & sauvée". Si la personne avait été renversée par un chauffard saoûl (tel que prédit)vous en auriez certainement tenu compte et vous auriez résumé l'affaire en disant "accident & chauffeur ivre & sauvée".
Si vous voulez avoir le droit de tenir compte des succès, il FAUT tenir compte AUSSI des échecs. Sinon, vous induisez un biais systématique en faveur de votre thèse. Par exemple, si la prédiction "sauvée" avait été un échec, vous n'auriez certainement jamais entendu parler de l'affaire. Ça aussi, il faut en tenir compte, dans une modélisation fine. Si la prédiction "soirée" s'était réalisée... même chose encore. Votre biais est systématique. Ça fausse le "calcul".
Si vous me donniez plus de détails sur ce qui s'est passé, je pourrais peut-être essayer de modéliser (et quantifier à l'oeil) les probabilités en jeu. La personne a fait une chute de scooter? S'est-elle rendue elle-même à l'hôpital? Ce n'est pas clair, vous avez été trop concis.
Beau problème de probabilités subjectives, votre histoires, avec plein de dépendances entre les 8 propositions (ex: hôpital saturé & retard). Si vous parvenez à me fournir une description plus détaillée de ce qui s'est produit, je pourrais essayer d'évaluer grossièrement (mais plus par analyse que par intuition)la probabilité du "hit".
Dans l'état actuel des connaissances que j'ai de l'affaire, je retiens surtout "hôpital" et je jongle autour d'une chance sur quelques milliers. Pour raffiner mon évaluation, ça pourrait aussi m'aider (à rebours) de savoir combien de "cas" analogues sont dans votre "classeur". Si vous avez 100 cas (dans un échantillon de cas biaisés au départ parce que RAPPORTÉS plutôt qu'oubliés), il n'y a rien de surprenant à ce que le plus surprenant de vos cas soit surprenant de l'ordre d'une chance sur quelques milliers.
Autre sujet. Je n'ai pas pu m'empêcher de lire vos échanges d'aujourd'hui avec mes "coéquipiers". Belle partie! Je vais essayer de "scorer" un but de plus dans votre filet. Permettez-moi d'user de métaphores québécoises. Avez-vous du hockey en France?
Vous dites quelque part (29 mai, 5h51):
Gene: "Ce n'est pas à moi de vous emmener des éléments. Allez voir plusieurs voyants et faites vous-même votre constatation".
Pas facile, l'enquête que vous aimeriez nous voir entreprendre. Grosse affaire. Surtout si on sait que les voyants font tout ce qu'ils peuvent pour se sauver. Nous n'avons aucun pouvoir de "police" (ni aucune envie d'en avoir), nous ne pouvons forcer personne à répondre à nos questions. Si les personnes se sauvent, nous ne pouvons que les regarder courir.
Pour qu'une expérience soit possible, il faut que les médiums soient VOLONTAIRES. Il faut que ce soit EUX qui viennent à nous. Certains l'ont fait, avec les résultats que vous devinez probablement.
Dans cet esprit, je vous repropose de nous envoyer toutes les prédictions que vous voudrez, de vous-même ou de n'importe qui. De préférence des prédictions "pas trop floues", si possible avec "dates d'expirations" et telles qu'il ne nous soit pas trop difficile de savoir si elle s'est réalisée ou pas.
Une belle petite expérience scientifique, ça ne vous tente pas? Confondre les sceptique, ça ne vous tente pas? Allez! Avouez que vous en mourez d'envie.
Mais ce n'est pas avec des mots que vous y parviendrez. Si jamais vous y parvenez (en réalisant une PERFORMANCE, pas un discours), ce sera un grand jour pour la science. ;0)
Un dernier point. Une des lettres que vous m'avez adressées se termine par: "Si vous êtes dans la pédagogie vous pourriez donner votre avis sur les aptitudes physiques, culturelles et morales (si on peut parler d'aptitudes morales)".
J'ai enseigné les statistiques durant 25 ans. Je m'y connais donc un peu en pédagogie. Je me risque donc.
Votre sujet est intéressant. Je pense que l'inné et l'acquis (le génétique et le culturel) ont tous les deux beaucoup d'importance. Le débat semble porter sur "lequel des deux a le plus d'importance".
Des expériences ont été menées sur des jumeaux identiques (séparés à la naissance). Je crois que c'est la meilleure façon de traiter la question de façon persuasive. Je ne connais pas les détails des conclusion de ces études mais je pense que la question est encore ouverte. Ce n'est pas une question facile.
Que se serait-il passé si Mozart (ou Voltaire, ou Gauss) avait été échangé, à la naissance, avec le bébé d'une autre famille, disons, une famille de débiles légers? Difficile à dire. Je pense qu'il est raisonnable de supposer que les "bébés de substitution" n'auraient jamais atteint les performances des "vrais". L'inné-génétique est certainement un facteur important. Qu'aurait fait le petit Mozart dans la famille de débiles légers? Il aurait probablement été très vif d'esprit. Il aurait peut-être aimé beaucoup la musique, mais il n'aurait certainement jamais rien composé d'aussi pétant que "Don Juan" ou le Requiem. L'acquis-culturel est aussi très important.
Le petit Mozart élevé, disons, par des babouins (cas limite) ferait-il mieux que le petit babouin élevé par Léopold. Probablement que oui, globalement, mais je ne sais pas lequel des deux, à 7 ans ferait le mieux, durant les 30 première minutes, si on lui présentait un piano. Lequel aurait été le plus heureux? Autre question difficile.
Je commence à avoir des crampes dans les bras. J'ai rarement écrit si longtemps d'un coup.
Il est temps que je m'arrête.
Au revoir et portez-vous bien.
Denis
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