NOTE La Toile étant sur la table d'opération, je poste ici.
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Dans l’URL «Re2:reich vérité ou mensonge», vous disiez, entre autres choses :
«expliquez-nous pourquoi, à ce jour, seul les instituts orgonomiques et les convaincus au préalable sont capables de voir [...]»
À propos de VOIR, je vous ai répondu par un texte dont voici l’URL
https://forum-sceptique.com/archives/17435.html#17435
Je disais :
«Il y en a qui peuvent non seulement VOIR là où il n'y a rien à VOIR, mais dont les INSTRUMENTS hautement scientifiques MESURENT des grandeurs qui n'existent pas.
Parmi ces gens qui VOIENT et dont les instrument MESURENT, il y a assurément des zozotériques (c'est comme ça qu'on dit ?). Certains aussi sont des illuminés de la meilleure farine.»
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D’abord, VOIR, c’est bien souvent RECONNAÎTRE ce qu’on a déjà VU... car il peut arriver et il arrive effectivement qu’il y ait quelque chose à VOIR et qu’on ne voit rien du tout... pour la simple raison que nous ne sommes pas préparés à VOIR ce qui est visible pour d’autres, ceux qui sont préparés à voir.
En d’autres termes, pour VOIR, il faut des structures d’accueil. L’histoire des neutrinos pourrait en témoigner.
Ensuite, il y a ceux qui croient VOIR alors qu’il n’y a pourtant RIEN À VOIR. Vous me direz que c’est justement le cas des «zozotériques», forts nombreux, qui voient des soucoupes volantes et des fantômes ;-)
Parmi un certain nombre d’histoires édifiantes sur l’erreur humaine, il y a celle des rayons N (N pour Nancy, la ville). Jean Rostand consacre à cette histoire 26 pages dans son petit livre adorable: «Science fausse et fausses sciences» (1958).
Permettez que je reproduise le passage où Jean Rostand nous présente l’histoire. Je mets en capitales les mots qui devraient être en italique, de même que la finale.
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«En ce domaine de l’illusion contagieuse, il n’est rien, je crois, de comparable à l’histoire de ces rayons N qu’un professeur de physique crut découvrir, qu’il soumit à une étude minutieuse et approfondie, dont il détermina toutes les propriétés, mesura la longueur d’onde – un rayon que beaucoup d’autres savants, après lui, crurent apercevoir, prétendirent étudier, et qui, en fin de compte, N’AVAIENT JAMAIS EXISTÉ que dans l’imagination de ces honnêtes chercheurs.
Cette histoire, qui fait songer à une construction délirante de névropathe ou à un scénario de Jules Romains, commence d’être un peu oubliée, car elle date déjà d’un demi-siècle; nous pensons qu’on n’en doit pas perdre le souvenir, et même qu’elle aurait de quoi tenter un historien des sciences, car L’EXÉGÈSE DÉTAILLÉE DES ERREURS N’EST PAS D’UN MOINDRE ENSEIGNEMENT QUE CELLE DES VÉRITÉS.»
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CONCLUSION
Florence, rappelez-vous votre question :
«expliquez-nous pourquoi, à ce jour, seul les instituts orgonomiques et les convaincus au préalable sont capables de voir [...]»
Comme vous avez pu VOIR, les zozotériques ne sont pas les seuls à VOIR là où il n’y a RIEN à voir. Cela ne les excuse pas mais avouez qu’ils sont en prestigieuse compagnie ;-)
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P.-S. # 1
Selon Jean Fourastier («Les conditions de l’esprit scientifique», idées/nrf, 1966), la MÉTHODE EXPÉRIMENTALE se compose des 3 étapes suivantes (pas nécessairement consécutives) : OBSERVATION, FORMULATION D’UNE HYPOTHÈSE, EXPÉRIMENTATION.
Monsieur Fourastier insiste pour dire que l’étape la plus difficile est la première : saVOIR VOIR ce qu’il y a à VOIR.
P.-S. # 2
Je sais bien que mon message ne vous a rien appris... c'est pourquoi je me demande maintenant pourquoi je vous ai écrit tout ça ! :-(
Évariste
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