>JF « Je me souviens aussi d'une allusion à Mahomet, présenté comme un pédophile »

Ce n'était pas moi.

JF« (entre autres noms d'oiseaux), qui permet de croire que la critique des musulmans ne part
pas d'un fond rationnel, clair et objectif.»

Donc, si ce n'était pas moi pouvez-vous me donner une chance de parler avant de
décréter que mon « fond » n'est pas rationnel, clair et objectif.

JF« La superstition comme la xénophobie proviennent souvent du manque de
connaissances.»

Heureux de vous l'entendre dire mais je ne vois pas le rapport. Je ne pense pas être ni
superstitieux (sauf le 13 du mois) ni xénophobe.

JF« Vous devriez admettre que vous n'êtes ni un spécialiste de la chose, ni même un
connaisseur particulièrement éclairé du monde musulman.»

Mais c'est tout admis mon cher. Ai-je déjà laissé entendre le contraire ?

Je ne suis pas un spécialiste. Cela m'enlève-t-il le droit de penser ? Cela m'enlève-t-il le
droit de parler ? Je soumets une thèse (je reconnais que le mot est pompeux mais y en a-t-il un autre ?) et
je suis prêt à la défendre. Je ne veux pas ME défendre, j'aimerais défendre mes idées et non ma personne.

JF« Aussi, en quoi les communautés musulmanes très religieuses sont-elles plus (ou moins)
en "retard" sur des communautés d'autres religions?»

Bon, nous arrivons au sujet. Ma comparaison ne se veut pas entre les religions mais
uniquement entre la société musulmane actuelle et notre société à nous. On peut prendre le Québec, le
Canada, la France ou l'ensemble de tout ça. Soyez un peu souple et essayez de comprendre mon point
avant de le rejeter.

Je reconnais aussi la difficulté à définir « société musulmane ». Ok. Tracez une grosse ligne sur la carte,
allant grosso-modo du Maroc au Pakistan. Prenez comme modèle là-dedans, l'homme de la rue. Soyez
souple. L'homme de la rue dans cette région du monde est très jeune. Il n'est pas très heureux. Par
endroit, il est carrément frustré parce qu'il n'a pas accès aux femmes. La religion l'oppresse mais c'est tout
ce qu'il a. Il est donc fondamentaliste et souvent fanatique.

Si vous refusez ce portrait, qui est une généralisation, je le reconnais, comme on pourrait généraliser
l'homme québécois ou le suédois, alors arrêtons-nous ici. Un de nous deux a une mauvaise connaissance
de la réalité de ces pays et c'est tout.

JF« Ensuite, comment définissez-vous le "retard"?»

Je l'ai défini mais dans le vacarme des coups de poing sur la table et des invectives,
j'ai l'impression que je n'ai pas été entendu.

Ce retard, il me semble, est évident sur différents points. Par exemple :

1 – L'avancement de la démocratie.

2 – La séparation de l'Église et de l'État.

3 – La liberté de parole, de la Presse, de religion. La liberté point.

4 – L'égalité des sexes. En particulier le traitement fait aux femmes.

5 – Les institutions, écoles, universités, finances, commerces, industries.

On pourrait me rétorquer que ce n'est pas un retard mais une différence et que d'appeler ça un retard est
une façon de poser un jugement de valeur sur cette société qui n'a rien à envier à la nôtre. Je ne suis pas
d'accord. Et ne caricaturez pas en me parlant des MacDonalds et de la pollution que notre société produit.

La meilleure preuve que notre société est attirante pour les Musulmans décrits ci-haut est qu'ils rêvent
tous de venir ici et que je connais très peu d'Occidentaux qui souhaitent immigrer dans un pays musulman.

Cette critique de la société musulmane n'aurait rien de bien différent avec celle que font les xénophobes
et autres racistes si je n'y avais pas précisément attaché l'idée du retard. Au contraire, il faut voir dans ma
démarche non une critique stérile mais une tentative d'explication. Il y a de la bienveillance dans mon
geste et non le contraire.

Je répète que je ne suis pas un spécialiste de rien donc, non plus, en histoire. Mais de ce que j'en connais,
il me semble qu'il est facile de distinguer des parallèles évidents entre de nombreux traits de la société
musulmane actuelle et, disons, la société européenne d'il y a quelques siècles : le manque de liberté,
l'omniprésence de la religion et le traitement fait aux femmes n'en sont que les plus évidents. Ensuite,
lorsque nous regardons plus attentivement comment ces points ont évolué dans notre société, nous
constatons que les mêmes processus sont en marche dans la société musulmane actuelle.

C'est dans ce sens-là que je dis que loin d'être raciste, mon exposé est positif dans le sens où il fait appel
à plus de tolérance, plus de patience et plus de soutien envers cette société qui se cherche mais qui, si on
l'aide, risque de s'en aller dans la bonne direction.

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J'ai mis une petite barre ici parce que peut-être qu'à partir d'ici me voilà jugé à nouveau, cette fois non
raciste mais hautain et condescendant. D'après-moi, de savoir quelle est la bonne direction constitue un
tout autre sujet. Je serais heureux d'en faire le sujet d'une autre discussion. Ne mêlons pas tout.

En effet, cette discussion dérape complètement si on ne s'entend pas au départ pour dire que notre société
est en avance. Nous pourrons relativiser plus tard mais pour les points 1 à 5 que j'ai énumérés plus haut,
elle l'est, à l'évidence.

Peut-on le proclamer en toute humilité et remercier nos grands-parents de l'avoir construite pour nous ? Je
pense que oui.

Voilà. En résumé, je ne suis pas raciste ni xénophobe. Mon regard sur cette société musulmane n'est pas
une critique stérile ni un jugement de valeur. Il est même bienveillant et espérons-le, constructif.
Le nous utilisé ici ne se veut pas condescendant. Si j'étais un Martien je ferais très certainement la même
constatation puisque je pense qu'il s'agit simplement d'une comparaison simple entre deux sociétés sur une
base historique dans le but de comprendre et non de condamner.

Pierre

--modified at Fri, Jul 12, 2002, 16:35:08

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