Tu dis : "Définissez-moi le "chinois typique" et le "congolais typique". J'attends. Ne vous inquiétez pas, j'ai quelque chose de fort à boire pour me remettre de la réponse ;-)"
J'avais pris le mot dans son sens ordinaire, dans le sens flou de "moyen". Évidemment, comme on n'a rien quantifié, on n'a pas beaucoup de décimales. J'avais pris le mot comme quand on dit : "Ah! Ça, c'est un beaujolais typique!" ou "Ça, c'est du Chopin typique, ou du Picasso typique de sa période bleue, ou un zèbre typique". Facile à reconnaître et à nommer. Près du "centre de gravité" flou de tous les objets qui portent le même nom.
Tiens, un exemple: Imaginons qu'on est en camping (dans le rough) et qu'une vieille poubelle rouillée nous sert de chaise. Si tu me demandes "Passe-moi la chaise, je t'en prie...", je vais te passer la poubelle. Pour nous, la poubelle est une chaise. Mais ce n'est certainement pas une chaise typique. Par exemple, elle n'a ni pattes ni dossier, contrairement à l'immense majorité des objets qu'on nomme chaise. De même, un zèbre albinos est un zèbre atypique.
Tu dis aussi : "...vous verrez un noir ou un jaune. Un congolais verra un Bantou, un Kin, un Peul, un "Interhawame", bref, une myriade de différences qui lui sautent aux yeux. Idem pour un Chinois: il distinguera entre Han, Mongol, Sichuanais, Wiet, Tibétain, Turkmène, etc."
Tu as certainement raison là-dessus. Quand on est familier avec un sujet, on y voit plein de nuances que d'autres ne verront pas. Par exemple, quand je vois des compétitions de plongeon, je ne perçois clairement de la manoeuvre que la franchise de l'entrée à l'eau. Un spécialiste voit l'affaire en 12 parties et compte 2 fautes et trois demi-fautes. Mais je m'écarte du sujet. Revenons au chinois typique.
Je vais essayer de le définir par une expérience de l'esprit.
Prenons comme jury l'ensemble des humains suffisamment valides pour en faire partie. À ce jury on présente, un par un, tous les habitants de la planète en demandant, chaque fois: "Est-ce un chinois ou pas?" Chaque humain recevra ainsi un score (le nombre de OUI) mesurant son "coefficient de chinoiserie". Je propose que tous les humains qui scoreront dans le premier 10% reçoivent un certificat de "Chinois Typique" avec tous les honneurs et privilèges auquel ce titre donne droit. Les cas frontières, s'il y a lieu, seraient tirés à pile-ou-face, sans droit d'appel sauf en cas de force majeure, style "act of God".
Pour définir un uruguayen typique, je propose qu'on utilise la même méthode mais que le 10% soit abaissé à 0.03%. Je propose aussi que les personnes présentées aient pleine liberté de plaider leur cause en présentant tous les documents pertinents. Et que, cette règle s'applique aussi, rétroactivement, dans le cas des chinois.
Je ne sais pas si cette méthode peut être généralisée pour définir une "femme" typique, un "humain" typique ou un "accident d'auto" typique. Je subodore quelques embûches.
Denis
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