Ben, parce qe tu t'entêtes à voir les qualia comme irréductibles ;-) »
Euh... je les considère irréductibles tout le temps :-) Dans la perception également... Mais il est vrai que la perception inclue également des aspects purement neuro-fonctionnels qui se comprenne sans faire intervenir les qualias alors que l'impression, comprise dans le sens de "sense-data brute" est purement est purement phénoménologique...
« Dans un sens, oui, elle aura l'impression de ressentir le "rouge". Impression qu'elle ne pourra relier à aucune perception visuelle. Impression purement théorique mais impression quand même. »
Mais qu'entends-tu donc par "impression purement théorique", tu me laisses perplexe... :-) Qqch de théorique c'est qqch d'abstrait or une impression c'est qqch de concret...
« Seulement, tu ne sais rien des "qualia" réels et tu n'en sauras jamais rien (pas même des tiens, il y a des limites à ta conscience des
choses). »
Je ne sais pas si tu as bien compris ce qu'est un quale...
On ne peut pas se tromper sur la nature d'un quale. Je vais te donner un exemple pour te faire comprendre pourquoi, ça vaudra mieux qu'un long discours :
Admettons que j'enfile des lunettes teinté en bleus et que je regarde un citron jaune, il m'apparaitra vert. Pourtant je ne me trompe pas en disant que j'ai fait l'expérience d'un quale vert puisque c'est effectivement ce que j'ai expérimenté ! Le fait que lorsque j'enlève mes lunettes je fais l'expérience d'un quale jaune au lieu d'un quale vert ne change rien à l'affaire... Les quales sont les éléments de mon expérience subjective, ils n'ont pas nécessairement de rapport avec le monde extérieur...
Maintenant, il est possible, en gardant mes lunettes, après un moment d'adaptation, que je dise que le citron m'apparaisse à nouveau jaune. Encore une fois, je ne me suis pas trompé de quale :
- soit mon système visuel c'est réajusté et j'expérimente un quale jaune
- soit c'est mon association nom-couleur qui s'est modifiée et je nomme "jaune" le quale qu'avant je nommais "vert".
« Ce qui n'empêche pas les qualia d'être la résultante de l'activité cérébrale. »
Résultante dans quel sens ?
« En quoi est-ce équivalent à une photo? Rien dans ce que tu me dis ne rend tangible les qualia. Les nuages ont une existence propre qui ne nécessite pas mon cerveau. »
Les qualias ne se définissant pas forcément par rapport à qqch du monde extérieur, il suffit que tu en expérimentes un pour savoir qu'il existe, au moins pour toi. Ne crois-tu pas que le contenu de l'expérience subjective est qqch d'au moins aussi réel que le monde extérieur, que tu appréhendes personnellement, par l'intermédiaire de ton monde intérieur... (la perception des touches de mon clavier d'ordinateur est pour moi aussi subjective que l'image d'une licorne que je formerais dans mon esprit...).
« Je ne nie absolument pas les perceptions ni la conscience que l'on a des choses. »
Or ces perceptions et cette conscience que l'on a des choses est qqch de concret, tu es d'accord ? Sinon définis-moi concret et abstrait...
« Rien dans tes exemples ne permet de croire que le "quale douleur" a une existence indépendante de ton cerveau »
Oui mais ça c'est normal vue que ce n'était pas mon propos que de démontrer une telle chose :-)
« et, au contraire, pour que tu soit conscient de cette douleur, il faut que ton système nerveux l'enregistre, l'analyse jusqu'à ce que cette sensation finisse par arriver à ta conscience. »
Mais oui mais j'ai pas dit que j'étais pas d'accord avec ça ! Rhôôooo... ;-)
« En ceci, c'est plus qu'une simple corélation entre "quale" et activité cérébrale, c'est carrément une causalité. »
Si par "causalité", tu entends "corrélation orientée" (un état/processus physique a comme répercussion un état phénoménologique particulier mais cet état phénoménologique particulier n'a aucune répercussion d'aucune sorte --> thèse dite de l'épiphénoménalisme des qualias si je ne m'abuse), je veux bien y souscrire provisoirement et c'est déjà beaucoup mieux que la théorie de l'identité :-)
Mikaël
|