"Également, par parenté de fait, considérons celui dont l'identité individuelle n'a jamais pu être établie car écrasée [par les injures et les coups de poing des parents]; le racisme lui est parfois une denrée, toute altérité représentant alors un danger pour la création ou la sécurité de son identité encore toute à construire. Il est bloqué à l'âge de deux ans! Comment en attendre un raisonnement raffiné?"
[...]
"Ce que ce professeur de Vancouver avait fait alors par son révisionnisme, c'est d'affirmer son secret racisme et ses lacunes identitaires." [...] "des enfants non grandis... devenus dangereux"
Il y a plusieurs aspects au(x) révisionnisme(x), qu'il s'agisse de nier ou minimiser les horreurs nazies, coloniales, ou autres (Rwanda, communistes, ségrégations, mutilations "traditionnelles", etc.) :
A l'extrême, l'admiration pour les auteurs de "solutions finales", seules capables de rassurer face aux risque fantasmé de dissolution de son identité dans l'altérité, et le souhait d'y revenir: toutefois, dans un monde peuplé de discours sur les droits de l'homme, il est mal vu d'invoquer ces solutions et de glorifier leurs auteurs. Il faut donc nier que ceux-ci aient été si mauvais.
Ensuite, il y a la réalisation du fait qu'il s'agit d'actions fondamentalement proscrites par toutes les règles de vie en société, quelles qu'en soient l'origine: il n'existe pas de société qui, passé l'excitation de l'instant, soit fière d'avoir massacré des voisins sans défense, il n'y a qu'à voir comment toutes ont réécrit l'histoire à ces sujets, cherchant systématiquement à minimiser sa faute ou à la rejeter sur les victimes. Dans le cas des grands crimes contre l'humanité de mémoire récente, on voit le même processus à l'oeuvre, de la querelle sur les manuels scolaires Japonais (qui, entre autres, passent pudiquement sous silence les exactions de l'armée Japonaise en Chine afin de "ne pas tourmenter l'esprit des enfants par le récit de telles horreurs"), à la négation ou la minimisation des tueries nazies, en passant par les tentatives de justifier la traite des noirs par le fait que l'esclavage se pratiquait déjà en Afrique avant la colonisation, ou l'annexion des territoires nord-américains par celui que les indiens n'y résidaient pas en permanence ...
Bref, le révisionniste se trouve donc dans l'obligation de se réfugier dans une certaine schizophrénie où l'on nie d'un côté que de telles horreurs aient pu avoir lieu, tout en souhaitant leur avènement (mais pas sous ses fenêtres, de préférence, et sans avoir à en supporter ni culpabilité, ni remors).
|