Hum ... il y a bien le concept d'inconscient collectif chez Carl Gustav Jung qui est assez intéressant. Mais si c'est scientifique? Non pas. Ça ne rime à rien alors? Je ne sais pas.

Alors, on utilise les rêves comme matériaux de choix là-dedans pour tenter de trier ou de saisir comme sur le vif des états de la conscience qui correspondraient bien à quelque chose d'objectif, c'est à dire hors de la saisie directe du sujet. C'est à dire qu'on trouverait dans l'activité onirique comme des images venues dont ne sait d'où et qui contiendraient néanmoins des informations valides pour le dormeur. C'est sans doute la même conscience de fond qu'à l'état de veille du cerveau, mais elle n'est plus filtrée par ce qui conditionne notre attention lorsqu'on est éveillé.

Et l'inconscient collectif?

Bien tiens, Jung semblait s'extasier de ce qu'une personne de notre temps, en rêvant, pouvait voir surgir dans son ciméma intérieur comme des images mythiques/mythologiques mais totalement en phase avec une ou plusieurs choses que la personne sommeillante pouvait vivre dans sa réalité active. Le collectif étant ici que la personne pouvait récupérer là des images-forces complètement étrangères à sa culture personnelle. C'est comme si une difficulté réelle d'un sujet contemporain se trouvait inconsciemment couplée à un épisode conflit/solution du conflit tel qu'il aura pu l'être exprimé il y a de cela fort longtemps. Et que le dormeur eusse pu ignorer consciemment le vieux mythe ne change rien à l'affaire, car son conflit psychologique à lui empruntera une forme déjà moulée dans les eaux où nage le bruit de fond de la conscience de tous les hommes.

Pour mettre ça en clair, je vais donner un petit exemple :

Supposons une jeune femme qui aurait été victime d'un viol de la part d'une figure d'autorité quelconque. Elle est au prise depuis lors avec un certain conflit psychique, et tout le monde va comprendre ça. C,est un mal dont elle voudrait bien guérir. Or, il lui arrivera de rêver une nuit à quelque jeune femme très belle étant délivrée de "quelque chose" d'oppressant suite à la manducation d'une feuille de Laurier. La rêveuse se réveille, comme fortement impressionnée par ce rêve, tout en étant incapable de comprendre logiquement à quoi ça peut bien correspondre, et pourquoi ce sentiment diffus que ça pourrait bien être aussi un symbole signifiant pour elle. Trois jours plus tard, elle fait la connaissance du monsieur psychanalyste qui va s'occuper d'elle et c'est monsieur Laurier; il s'appelle ainsi. Elle apprendra de même par la suite que l'image de son rêve correspondait point par point à un petit récit de la mythologie grecque dans lequel on y voit telle nymphe ou mortelle ayant été victime d'un viol de la part de Zeus et qui, pour être rétabli dans son intégrité, s'en fut voir Apollon le dieu-guérisseur qui lui servit de son arbre des feuilles à mâcher [feuille de Laurier]. Alors, on se trouvera en présence de deux choses 1) L'image onirique correspond au besoin de la rêveuse, soit d'être guérie 2) Cette dernière ne connaissait pas le nom du praticien qu'elle devait rencontrer subséquement, mais coïncidence ... 3) Elle ne savait pas ce qu'elle rêvait ni consciement à quoi ça devait correspondre. Inculte, elle ignorait tout de la mythologie grecque et rien sur cette histoire de viol par Zeus 4) Le jeu de symbole inconscient est vraiment formidable. Il colle très bien à son cas à elle (l'autorité, le viol, la guérison, le laurier par lequel la résolution du conflit débouchera, etc.) 5) L'analogie onirique à sa situation à elle et qui lui est présentée de façon inconsciente emprunte encore UNE FORME CONNUE OU SCÉNARIO ARCHÉTYPAL mais qui était totalement absent de ses connaissances à l'état de veille.

L'amusant dans l'exemple est que la conscience de la dormeuse aura même tenu compte (c'est comme si ...) pour bâtir le scénario nocturne, d'un élément de la vie de la dormeuse encore à venir, comme par anticipation, et je veux dire le nom du monsieur qu'elle aura à rencontrer.

Enfin, il arrive que des rêves fonctionnent un peu de cette manière-là.

Il y a comme un "pool" d'images qui fait le fond de commerce de toute l'humanité, dirait-on. Et ce qui est curieux est que le cerveau ira piger là-dedans en temps opportun comme pour répondre à une demande qui ne passe pas par le canal habituel de ce qu'on appelle la «conscience» ou la veille. Ce qu'on peut se demander aussi c'est qui est-ce qui m'a programmé des images archétypales semblables dans le cerveau du sujet lui-même et comme à son insu. Des images "génétiques" maintenant?

Bon, ce sont les idées de Jung. Mais c'est pour dire que lorsqu'on parle de l'inconscient, on pense aussi à ces rêves un peu bizarres qui révèlent comme une activité sous-jacente du cerveau, et qui de son côté semble bien entretenir comme une autre sorte de dialogue avec le monde. Les symboles, cette fois, semblent tenir lieu de vocabulaire. Et si ce n'est pas la raison qui domine dans ce cas, dans la couche profonde de la conscience, mais à quoi correspond le rêve? Oui, s'il s'avère que malgré tout ça ne soit pas si chaotique qu'on pourrait croire. la conscience et le subconscient seraient-ils comme la main droite et la main gauche ou deux manières d'appréhender certaines facettes de la réalité?

Jacquou

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