Quand vous lancez un dé, en théorie si on pouvait mesurer exactement la vélocité, la direction et la position du dé au moment précis où il quitte votre main, ainsi que les distance, angle, dimensions et composition exacte de la table, on devrait être en mesure de prédire sur quel chiffre il tombera. Sauf qu'en pratique c'est aussi difficile que de faire tenir un crayon en équilibre sur sa pointe: la moindre déviation créé une avalanche de modifications. Peut-on se permettre de supposer qu'il y a une force non-observable (donc, extra-naturelle) qui guide les événements imprévisibles? Bin non, voyons. Au contraire, si c'était le cas ils deviendraient prévisibles, non?
Par ailleurs, de dire que puisque les choses sont là, elles devaient être là, est pas logique du tout. C'est aussi un peu facile. Évidemment les lois de la nature étant ce qu'elles sont, la pierre ne déboulera pas vers le haut de la colline. Mais à part ça, les possibilités sont assez larges. La trajectoire du caillou est en partie due à sa nature de caillou et à la nature de la colline et de la planète où il se trouve; et en partie due au hasard, c'est-à-dire à une multitude de causes immédiates imprévisibles et cumulatives (coup de vent, fourmi qui sort la tête au mauvais moment, etc).
En supposant qu'il y a une «cause finale» ou une intention derrière tout événement, vous tombez carrément dans l'absurde. La complexité du résultat ne permet pas de juger de la complexité des causes. Pour évaluer une chose, il faut l'analyser, elle et pas une autre. On dirait que vous pensez que la farine «veut» faire du pain. Vous fonctionnez à l'envers: puisque vous réussissez à trouver une signification aux choses, c'est que ces choses voulaient le signifier. Voyons. Ce que vous étudiez, c'est votre culture au travail et rien d'autre. En d'autres mots, pour un observateur externe il y a beaucoup à apprendre sur vous-même dans ce message, et absolument rien au sujet de la nature.
De toute façon, à partir du moment où vous vous opposez à la science de façon indiscriminée, et même en fait à toute connaissance, il y a un autre défaut dans votre logique. Selon vous, vaut mieux rester «épais» parce que comprendre les choses est dangereux. Vaut mieux se perdre en conjectures au sujet des cailloux que d'apprendre quelque chose de nouveau. Alors, je me demande bien pourquoi vous n'avez pas jetté votre ordinateur à la poubelle pour aller vivre en haillons au fond des bois.
P.S. avant de faire entrer «dieu» dans vos équations, il faudrait prouver qu'il existe.
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