Nombre de possibilités de séquences pour un gène de 1000 bases : 10E600
Calcul juste.
Nombre de séquences codant pour une fonction « utile » chez une bactérie, incluant toutes les variantes, s’il en existe (hypothèse) : 10E20
Supposition gratuite. M'enfin, soyons magnanime : je vous l'accorde.
Maintenant, vous partez d’une séquence fonctionnelle faisant partie du génome de la bactérie. Une mutation ponctuelle survient au hasard sur cette séquence. A partir d’une séquence précise, une mutation ponctuelle de substitution peut produire l’une des 3000 variantes de la séquence initiale. Les variantes de la séquence initiale ont la propriété de pouvoir, possiblement, améliorer la fonction/caractère codé par le gène (ceci ne s’applique pas à toutes les séquences nécessairement). Disons qu’il y a 6 variantes parmi 3000 qui sont avantageuses dans notre cas. La probabilité qu’UNE seule mutation produise un « avantage » est raisonnable (6/3000).
6 sur 3000 ? Supposition toujours gratuite (ça peut être beaucoup plus comme ça peut être beaucoup moins). Ceci dit, je considère que ce chiffre est valable.
Qu’est-ce que la sélection naturelle ferait ? Retenir, éventuellement, l’une des 6 séquences.
"Eventuellement" ? Je ne sais pas dans quel sens je dois le comprendre. S'il signifie "dans l'éventualité où une de ces 6 séquences est produite par la mutation considérée", pas de problème. Considérons qu'il voulait dire ça, et continuons.
Bon, maintenant, que se passe-t-il ? Une autre mutation ? OK. On part de la variante « avantageuse » de la séquence initiale. Y a-t-il des variations de cette variante qui peuvent ne pas changer drastiquement la fonction (sauf revenir en arrière) ? Difficile à dire mais on sait qu’une protéine perd sa propriété chimique spécifique dès que l’on change un seul acide aminé, dans la grande majorité des cas.
Euh, nan. Elle la garde dans la grande majorité des cas. Mais bon, admettons qu'elle change (combien de petites entorses à la biologie de ce genre devrai-je encore laisser passer ? That is the question).
La question est, à ce moment : Quelle est la probabilité que cette nouvelle mutation produise une séquence qui code pour une nouvelle fonction/caractère ? Autrement dit, qu’elle est la probabilité que la mutation qui survient sur la présente séquence (l’une des 6 variantes retenue par la SN) produise une nouvelle fonction/caractère ?
Cette probabilité est égale à l'inverse du nombre de séquences pouvant être produites par la mutation multiplié par le nombre de séquences potentiellement avantageuses.
10E20 / 10E600 = 10E-580
Notion erronée. J'ai déjà expliqué... deux ? trois ? quatre fois ? qu'il n'y avait pas de "point de bascule" entre deux fonctions d'un gène - qui correspondrait à une mutation ponctuelle. J'ai déjà dit explicitement que la probabilité pour qu'un tel événement se produise serait de toute évidence très faible. Et manque de chance, ce n'est pas comme ça que l'évolution fonctionne. Je me tue à vous dire que vous réfutez une théorie qui n'existe pas - en tout cas pas ailleurs que dans votre esprit de créationniste. Ce que nous appelons un changement de fonction est une accumulation de petits changements d'action d'un gène. Chacun d'entre eux produit une légère modification, toujours dans le même sens. Comme ils sont tous assez probables et que la sélection naturelle les accumule, le phénomène a des chances très élevées de survenir. J'ai déjà produit un calcul intégrant des variables ultra-basses et l'intervention de la sélection naturelle ( ). Il est parfaitement valable et en accord avec tous les principes biologiques connus ; or, il montre qu'un changement de fonction d'un gène est un événement hautement probable.
Quelle est l’effet de la sélection naturelle à ce moment là ? Rejeter les séquences néfastes ou inutiles.
Clap clap clap.
Donc, la sélection naturelle (selon Platecarpus) « élimine » cet « essai ».
...et non, raté. J'ai admis vos chiffres, mais votre façon de les utiliser est tout simplement illogique. En réalité, elle dénote une profonde méconnaissance de la biologie - cette méconnaissance qui devient de plus en plus évidente au fur et à mesure que vous postez ici. Vous imaginez qu'il devrait exister un "instant I" où une mutation ferait basculer une séquence S (parmi les 10E600 possibles) vers une autre séquence S' située n'importe où ailleurs dans l'océan des 10E600. Or, ce n'est pas le cas : elle la fera basculer vers une séquence proche P. Et la probabilité que cette séquence soit capable d'accomplir une fonction est nettement plus élevée que 10E20/10E600, pour la simple raison que la séquence P, si elle est légèrement modifiée, ne fera que modifier légèrement la fonction de S. La probabilité que ce changement soit avantageux est loin d'être négligeable : on le constate tous les jours dans toutes les études biologiques. Et qu'est-ce qu'une accumulation de modifications légères ? Une grande modification. Que l'on considérera a posterori comme un "grand changement de fonction".
La sélection naturelle augmente-t-elle la probabilité ? non.
Ben voyons. J'ai déjà donné un exemple analogue - celui du singe tapant sur la machine à écrire. Il ne produira jamais une phrase valable (la probabilité qu'il le fasse par hasard est ultra-faible) mais il y arrivera sans problème si on ajoute la sélection naturelle. Tout ce que vous avez pu me répondre est "mais la sélection naturelle ne parle pas français" ! Un peu léger. En fait, c'est même vide de sens. Car que se passe-t-il dans mon exemple ?
- On part d'une séquence quelconque : on va considérer que c'est le cas dans la réalité (même si la séquence de départ n'est généralement pas "quelconque"). Là, je vous fais un cadeau : en acceptant cette proposition, je ne fais que diminuer la probabilité de l'apparition d'une nouvelle fonction, pas autre chose. - La sélection est capable de préserver toutes les petites variations avantageuses : c'est le cas dans la réalité. Vous même l'avez admis au début de votre message. - La probabilité que de petites variations avantageuses tend vers 1 sur le long terme : c'est le cas dans la réalité. Là encore, vous avez été forcé de le reconnaître. ==> Conséquence logique : Il va y avoir apparition de grandes variations très avantageuses grâce à l'accumulation de petites variations un peu avantageuses.
C'est une conséquence logique de deux prémisses de base : des mutations se produisent et la sélection les conserve si elles sont avantageuses. Or, on constate que ces deux prémisses sont vraies : pour invalider la conclusion - pour discuter la validité de la sélection naturelle - alors invalidez une des deux prémisses. Prouvez qu'il n'existe pas de mutations avantageuses ou qu'elles ne sont pas favorisées par la sélection naturelle.
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