Peu de gens vont voir un film comme Deep Impact pour y analyser la qualité de la science présentée, encore moins le visionneront à nouveau pour se persuader qu'ils ont relevé une bourde quant à la hauteur d'un raz de marée.
Des films de ce genre sont faits pour 1) être les nouveaux contes de fées du 21è siècle (version grand méchant loup interplanétaire), 2) persuader le public américain de la supériorité de la technologie, du gouvernement, du système politique et de l'armée américains, qui viendront à bout de toute menace contre leur beau pays (et peut-être aussi le reste de la terre, dont il faut bien parfois admettre qu'il existe), 3) distraire le public de ses malheurs terre à terre et l'empêcher de les attribuer là où il faudrait.

Ce dernier but suppose en effet que l'on puisse disposer d'un public qui n'en sera pas à une invraisemblance près et qui acceptera par exemple de financer l'incivisme, l'incurie, la rapacité et l'irresponsabilité des multinationales au moyen de ses impôts sur le revenu - autrement dit de leur rétrocéder le (de plus en plus maigre) salaire que celles-ci lui ont versé afin de garantir le (de plus en plus grotesquement énorme) revenu des actionnaires - ... ou d'entretenir diverses églises, sectes, vendeurs de miracles et pseudosciences.

Florence

Suivi