Quelques remarques sur le reste:
«Au plus l’âme évolue (encore, je suis désolé) au fil de ses expériences terrestres et au plus elle prendra le dessus sur la matière et l’ego»
Donc, du très mystique Moyen-Âge au très matérialiste/technologique 20e siècle, il y aurait régression, atavisme de l'âme, et non évolution. Sur un autre plan, considérez ceci: le Moyen-Âge était très communautaire, basé sur des relations interpersonnelles très fortes, alors que le 20e siècle, permettant aux individus de fonctionner séparément, est donc foncièrement «individualiste» au sens social: il faut donc conclure qu'il y a donc régression de l'«Amour» aussi (là je fais ethnocentrique, comme vous: je ne parle que du monde occidental, qui est pourtant une minorité).
Mais le vrai problème c'est que l'âme ne s'observe, mesure, ressent, entend, pèse, etc. pas du tout. C'est une fiction. En tant que fiction, elle «évolue» peut-être, si vous insistez, mais seulement au sens culturel, ce qui n'a rien à voir avec l'«évolution».
«Si les qualités animiques n’ont besoin d’aucune réflexion (dans le cadre de ma théorie), les animaux auraient dû évoluer de la même façon que l’être humain.»
Là vous déparlez. Mais passons, disons que vous ne vous êtes pas relu.
Je vois que vous n'êtes pas passé par l'encyclopédie, comme je vous l'avais recommandé. Voilà donc en résumé ce que vous y auriez lu. L'évolution comporte deux moteurs, 1) des mutations génétiques aléatoires, et empiriquement neutres, comme de simples «erreurs» de copie de l'ADN. 2) Une sélection effectuée par l'environnement: les mutations «bénéfiques» sont celles qui améliorent ou n'affectent pas votre survie et votre capacité à vous reproduire, les mutations qui sont «délétères» étant celles qui nuisent à votre survie et à votre reproduction. ATTENTION: ici, bénéfique/délétère n'est donc pas un jugement de valeur. C'est simplement un niveau de compatibilité avec l'environnement. Donc ce qui est «bénéfique» change d'un contexte à l'autre.
Cela dit, les animaux évoluent donc rigoureusement de la même *manière* que les humains. On pourrait raisonnablement postuler qu'en moyenne ils évoluent désormais à une plus grande *vitesse*, puisque les humains s'immunisent technologiquement contre la sélection environnementale(disons, depuis 1 600 000 ans, quand on a inventé le vêtement).
La principale différence entre l'humain et les autres animaux, au point de vue évolutif, est une certaine intelligence, on en a déjà parlé. L'émergence de cette intelligence a des causes assez logiques et entièrement explicables par les deux moteurs déjà exposés.
La différence que VOUS notez comme «évolutive», mais qui ne l'est absolument pas, est un certain enrichissement culturel spatialement localisé. Ceci n'a rien à voir avec l'évolution.
Vous choisissez de voir cet enrichissement comme toujours progressif, soit. Lisez Condorcet, vous êtes en 1793. Bien sûr, on met des hommes sur la lune, donc on doit en savoir un peu plus qu'on en savait. Mais ceci n'a évidemment aucune conséquence sur notre évolution en tant qu'espèce--autre que de la ralentir. Je ne veux pas vous insulter, mais biologiquement/naturellement parlant vous n'êtes pas plus évolué qu'un idiot de village amazonien.
|