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Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:7Caractère absolu de la morale


Re: Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:7Caractère absolu de la morale -- André C.
Postée par Sébastien , Sep 21,2000,09:15 Index  Forum

Je vais poursuivre dans l'idée de 'conférence à trois' et je répondrai d'amblée aux deux intervenants.

André, je pense que le code criminel relève beaucoup plus du 'move' politique que de la morale. Il ne constitue surement pas une preuve de la nature morale de l'homme.

Stéphane, je suis bien conscient que ma preuve est insuffisante. Mais comprenons bien qu'il ne s'agit pas de quelque chose de scientifique. Si tu pense le contraire, prouve-le. La preuve devra être très solide, car on parle là d'un phénomène humain. Je ne cherche pas à justifier mes valeurs avec un objet impossible à saisir (et là encore ta déviance réaliste/positiviste se fait sentir, car tu utilise encore un vocabulaire 'matériel'; «objet»), je pense plutôt que l'on ne peut justifier le contraire.

Bon ce n'est pas parce que l'on ne peut pas prouver le contraire de quelque chose que ce quelque chose existe. Mais en l'absence de preuve d'un sens comme de l'autre, je trouve moins lourd de conscéquences que de supposer que la morale est absolue. Mon choix est arbitraire et injustifié, mais je te défie de justifier le contraire !

Tu pourra toujours trouver un contre exemple à l'existance de la morale absolue, mais je pourrai toujours en trouver un pour la morale relative.

Tout ce qui reste de validable dans ce cas, c'est l'analogie que présente André, et que j'ai vaguement introduite dans mon précédent message: la comparaison avec la science. On ne peut pas prouver que la morale est absolue ou relative. Ou, si tu préfère, on a toujours pas prouvé si la morale est absolue ou relative.

La seule chose que l'on peut faire, c'est de valider un postulat en constatant si son application cadre bien avec la réalité. Si on postule que la morale est relative, on tombe innévitablement dans des pièges. Le piège étant celui que tout le monde est justifié d'avoir la morale qu'il veut bien avoir, car elle est relative. Je refuse catégoriquement l'idée de morale locale à cause d'une déformation professionnel: principe d'universalité. Une morale est valable si elle peut s'appliquer partout dans l'univers de la même façon. Si on compare La Morale avec la science, et 'notre morale' avec connaissance scientifique, cette dernière saura s'adapter à de nouvelles connaissances face à La Morale. Exemple: un individu provenant d'une société 'barbare' où le meutre y est accepté. D'une façon quelconque, il se retrouve dans une autre société où le meutre y est proscrit. On suppose aussi préalablement que la société 'barbare' tend à être morale. Le barbare dans sa nouvelle société désire vivre moralement, et constate que là où il vit maintenant, pour être morale, il ne faut plus tuer. En discutant avec ses nouveau confrère, il apprend que tuer, c'est mal, et il gagne cette nouvelle connaissance morale. Il peut le faire car il suppose que La Morale est absolue, comme la science, qu'il la connait pas toute, mais qu'il en découvre à chaque jours.

Pour en revenir sur mon sophisme, tu interprète mal mes propos. Je ne dit pas que la morale est absolue car sinon rien n'est absolument morale, je dit que pour être morale, il faut l'être absolument. Autrement dit, je tente, avec plus ou moins d'habileté et de succès, que la seule façon de *définir* le mot 'morale' c'est de le définir de façon absolue, sinon il ne peut atteindre son but. Sinon, il n'a plus de sens. Autrement dit, je construit les outils qui m'apparaissent nécéssaire à l'élaboration de ce que devrait être la morale. En vérifiant lequel de ma conception de la morale et une conception de morale relative s'applique le mieux (cadre le mieux avec la réalité), on déduit quel postulat est plus près de la vérité.

Tout comme en science, si un jour on m'apporte la preuve que la morale est relative, je me pencherai du côté de la vérité. Mais en attendant, ce qui m'apparait le meilleur modèle de morale, c'est celui où il est absolu.

Malgré toutes tes contradictions, Stéphane, tu ne nous a pas vraiment exprimé ta vision de la morale. Tant que l'on ne me présentera pas un modèle de morale meilleur que le mien, je m'entêterai à le conserver...


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