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Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:7Caractère absolu de la morale


Re: Re:Re:Re:Re:Re:Re:7Caractère absolu de la morale -- Stéphane
Postée par André C. , Sep 21,2000,06:07 Index  Forum

« Il nous démontre ceci par l'existence du Code criminel canadien (tu vois combien en ajoutant «canadien» ça enlève déjà du poids à ta démonstration) et autres choses de même nature.»
C'est toi qui ajoute CANADIEN...Tu me reprends sur des choses que je n'ai pas dites!

«Il y a tout un débat en jurisprudence sur la question de savoir si le droit prend sa source dans la moralité ou dans la nécessité administrative.»
Dans la population générale, je ne vois pas de débat là-dessus: le droit criminel doit prendre sa source dans la moralité.

«Et pourtant, le CCR n'est pas sorti tout cuit des têtes de nos députés. C'est un «mélange de tradition, de droit commun, de morale religieuse et de stratégie politique». En fait, il n'y a pas plus relatif, contesté et négocié que le CCR.»
C'est peut-être justement là le problème: les valeurs morales sont dénaturées par d'autres considérations.

«Tu cherches à justifier ton échelle de valeurs personnelles avec un objet dont personne ne peut discuter, et que de ton propre aveu est probablement humainement impossible à saisir. C'est un peu trop facile, non?»
Je vais faire un parallèle avec la physique.

En physique, on base notre science sur certains postulats et concepts fondamentaux qui sont en eux mêmes indéfinissables et indémontrables parce que, justement, ils sont fondamentaux. Mais ils n'en sont pas moins valides et c'est sur eux qu'on appuie toutes nos connaissances.
Par exemple, on postule qu'il existe une réalité matérielle régie par des lois indépendantes de la pensée humaine et accessible exclusivement par les sens, ce qui nous autorise, selon nous, à fustiger tout relativisme scientifique ou toute prétention de connaissance extrasensorielle.
En mécanique, on définit les concepts d'après les concepts plus fondamentaux d'où ils émanent: par exemple, la quantité de mouvement ( masse et vitesse),la vitesse ( espace et temps), la puissance (énergie et temps) etc... On aboutit finalement à des notions vraiment fondamentales qu'on ne peut définir comme telles soit le temps, l'espace, la masse et l'énergie. On en est réduit alors à leur donner des définitions opérationnelles telles que la masse, c'est ce qu'on mesure avec une balance, l'espace, ce qu'on mesure avec une règle, etc... Ce sont des réalités fondamentales qui, comme telle, ont un caractère absolu et sont indéfinissables mais dont l'existence s'impose d'emblée à notre connaissance et ce, sans preuve.

Je crois qu'il en est de même pour la morale: son existence s'impose d'emblée à notre conscience et, si on veut la définir, on ne peut que dire que la morale, c'est ce qui règle les rapports entre les êtres humains.



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