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Versets sataniques


Re: Re:Re:Re:Les absents ont toujours tort. -- Gene
Posted by manu , Jan 12,2001,21:10 Index  Forum

Ouais, ouais, les vertus éducatives de la souffrance, parle-moi de ça! Le croyant qui essaye de trouver des justifications à l'injustifiable me rappele ces communistes dans les camps de Stalines qui s'imaginaient toutes sortes de fautes pour justifier leur emprisonnement parceque c'était encore moins pénible pour eux que d'avoir à renier leur doctrine.
Enfin, je ne te souhaite pas d'avoir à endurer la souffrance pour comprendre... Je ne résiste pas à l'envie de citer un passage des Versets Sataniques de S. Rushdie:

«Pendant sa maladie il avait consacré chaque minute de conscience â invoquer Dieu, chaque seconde de chaque minute. Ya Allah ton serviteur gît et saigne, ne m'abandonne pas maintenant après avoir veillé sur moi pendant si longtemps. Ya Allah fais-moi un signe, une petite marque de ta grâce, que je puisse trouver en moi la force de guérir mes maux. O Dieu, bienfaisant et miséricordieux, sois avec moi dans ce temps de besoin, mon plus cruel besoin. Puis il se rendit compte qu'on était en train de le punir, et suffisamment longtemps pour qu'il puisse souffrir, mais après un certain temps il se mit en colère. Ça suffit, Dieu, demandèrent ses paroles non dites, pourquoi dois-je mourir alors que je n'ai pas tué, es-tu vengeance ou es-tu amour? Sa colère contre Dieu lui permit de tenir un jour de plus, mais ensuite elle s'effaça, et à sa place vint une absence terrible, une solitude, quand il comprit qu'il parlait dans le vide, qu'il n'y avait absolument personne, et c'est alors qu'il se sentit bête comme il ne l'avait jamais été de sa vie, et il commença à prier l'absence, Ya Allah, sois là, nom de Dieu, existe. Mais il ne sentait rien, rien rien, et un jour il découvrit qu'il n'avait plus besoin que quelque chose existe pour sentir. Ce jour de métamorphose sa maladie changea et il commença à guérir. Et, maintenant, pour se prouver à lui-même la nonexistence de Dieu, il se tenait dans la salle à manger d'un des hôtels les plus connus de la ville, avec du cochon lui tombant de la bouche.»


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