P : Oui, c'est vrai qu'on a besoin de lui donner une petite protéine (la réplicase) pour que l'ARN parvienne à se dupliquer

J : « lui donner » implique une intervention intelligente. Passons.

Vous êtes prêt à croire que dans un milieu argileux s’est produit un polypeptide exactement capable de la synthèse de l’ARN ? Sur des centaines de milliers de combinaisons possibles et de configurations 3D possibles, notre biomolécule a hérité de la propriété chimique miracle ? Ne pas oublier que dans la grande majorité des cas, il suffit d’une légère différence dans la séquence (1 acide aminée) pour changer la propriété chimique. Ce qui implique qu’il n’existe qu’une seule séquence « miracle ».

Ensuite, ce miracle a dû être succédé de la disponibilité d’acides nucléiques (les blocs des ARN). Or, le ribose (impliqué dans les 4 bases des ARN), est très instable. Il a une demi-vie de 44 ans (ph = 7 T = 0 degré C.). À des températures plus élevées, ça devient dramatique. Le problème est que la formation des protéinoides ce fait à des températures relativement élevées (permettant ainsi une concentration minimale en eau pour éviter l’hydrolyse des polypeptides). Les deux conditions s’opposent. L’un et l’autre n’ont pu coexister en concentration importante.

Remarquons que nous sommes à des années-lumière d’un organisme auto-réplicateur ou d’une « simple » cellule à ARN. Vous semblez avoir détourné la discussion des « cellules à ARN » imaginaires pour passer, comme d’habitude, à un autre niveau : le niveau moléculaire auquel vous êtes souvent forcé de passer. Vous allez certainement bientôt nous dire que le carbone comme élément central à toutes biomolécules prouvent l’origine commune de tout être vivant.
-------------------------------------

J : Ça ne change rien !! Les protéines *nécessaires* à la réplication du brin (ARN ou ADN c’est le même problème), elles, sont précisément synthétisées sur base de l’info de l’ADN.

P : Pas nécessairement.

J : Voyons ! Si vous sortez du cadre scientifique, vous pouvez évidemment vous imaginez que les enzymes impliqués dans la synthèse de l’ARN/ADN peuvent sortir du néant, mais ce n’est pas ce que la science affirme. L’information* « contenu » dans les enzymes se retrouve exclusivement dans la séquence de l’ADN. Peut-être que je me trompe, vous pourriez nous dire comment on pourrait les obtenir autrement ?
-------------------------------------

*Leur propriété chimique précise induite par la séquence d’acide aminées et la configuration.

Suivi