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Re:La nature du problème


R: La nature du problème -- Julien
Posté par Platecarpus , Feb 13,2003,16:30 Index  Forum

>Le courageux copié-collé de Maître crétin en dit peu sur les conditions de l’expérience. À priori, je comprends qu’il s’agit d’expérience sur un virus. Et oui, un bactériophage n’est pas une sorte de bactérie pauvre NOF ! C’est un virus, un organisme (non-vivant) à des années-lumières de différence avec le contexte du problème (bactérie).

Je ne vois vraiment pas pour quelle raison un ensemble d'évolution moléculaire importante serait moins pertinent parce qu'il concerne un virus. En quoi le fait que les virus ne sont pas des organismes indépendants ou sont très peu complexes les empêche-t-il de pouvoir servir de sujets d'expérimentation pour l'évolution ? Ils ont des gènes qui codent pour des protéines ; ils se reproduisent (en parasitant la machinerie de transcription-traduction d'une cellule) ; leurs gènes se transmettent héréditairement. Ils sont donc aussi bien sujets à la sélection naturelle qu'une bactérie, une étoile de mer ou un chêne.

>Je rappelle que depuis le début de la discussion, je n’ai pas nié qu’un gène préexistant puisse subir une mutation avantageuse, une mutation qui ne change pas sa fonction, qui pourrait l’améliorer (c’est théoriquement possible). Mais plusieurs mutations mènent à une séquence très différente et on est alors plongé dans l’océan des 10E600 possibilités. Il n’y aucun moyen d’éviter ce constat. Désolé.

Vous n'avez pas remarqué que l'exemple de Noé concernait plusieurs mutations (donc qu'il met précisément le doigt sur le phénomène dont vous clamez l'impossibilité) ? Non ?

Quant à savoir où votre problème fait défaut, je vous l'ai déjà expliqué en long, en large et en travers : le fait que "les séquences « utiles » observé dans les plus petits génomes sont dispersés à l’extrême dans l’océan des 10E600 possibilités" (je vous cite) n'implique pas que toutes les séquences utiles possibles soient, elles, dispersées uniformément. Au contraire, comme je l'ai déjà démontré, l'idée d'une distribution uniforme des séquences réelles dans l'océan des possibilités est parfaitement cohérente avec l'idée selon laquelle les séquences utiles forment un "nuage" au sein duquel elles sont reliées les unes aux autres.

>Dernièrement, si le seuil minimal théorique de gènes nécessaires à la cellule est de 250, peut-on supposer (même en étant évolutionniste) que le premier organisme vivant (nécessairement pas un parasite!) avait au moins 250 gènes ??

Mais non. Vous déformez complètement les données : on a montré que, sur les 600 gènes de Mycoplasma pneumoniae - un micro-organisme bien précis -, 250 ne pouvaient pas être détruits sans problème. Cela ne signifie rien du plus petit génome viable possible !

De toute façon, il a déjà été parfaitement montré que le plus petit organisme possible - auto-réplicateur, susceptible de muter et d'évoluer - est un simple brin d'ARN. Je vous l'accorde, il y a de la marge jusqu'aux cellules actuelles ; simplement, les expériences relatives au monde à ARN montrent que la complexité des êtres vivants actuels n'est pas irréductible. On peut faire beaucoup plus simple qu'eux - même beaucoup plus simple que les virus - sans pour autant quitter le domaine du vivant autonome.

Il y a une authentique gradation entre les bactéries modernes et les proto-cellules, bien plus simples, qui les ont précédées - jusqu'à l'ARN. On ne connaît pas encore bien l'apparition de la vie et il reste sans aucun doute d'énormes découvertes à faire ; il n'en reste pas moins que s'agiter en criant "la complexité des bactéries est irréductible, elles sont apparues telles quelles de la main d'un créateur de manière surnaturelle !" reste l'approche la plus stérile qui soit (voir https://forum-sceptique.com/archives/12400.html#12400 ).

--modified at Thu, Feb 13, 2003, 16:37:47


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