Le réalisateur s'en rend bien compte et a trouvé le moyen de faire passer un clin d'oeil au spectateur cultivé : as-tu remarqué la scène, vers le début, où Néo cache quelques chose à l'intérieur d'un livre trafiqué, dont les pages ont été évidées pour pouvoir y placer un objet ? Or ce livre vide, son titre est "simulacres et simulations", qui est une oeuvre de Baudrillard. Dans ce bouquin, l'apôtre du postmodernisme annonce l'entrée dans une ère où tout ne sera que discours vide entouré d'un emballage envahissant, et où toute tentative artistique sera purement autoréférentielle. J'ai bien apprécié l'ironie, le livre lui même évidé de son contenu, dans un film vide qui n'existe que par son emballage.
G.
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