J'aimerais mettre une chose au clair. Goleman n'est pas le genre gourou du nouvel-age au sens péjoratif du terme. Il est docteur en psychologie et a enseigné à Harvard. Il a de nombreux collaborateurs tout aussi sérieux. Dans tout le livre de Goleman, il n'est nullement question de "visualisation". L'intérêt de Goleman et les études qu'il cite ne vise qu'à démontrer qu'une attitude mentale dominée par le défaitisme, le pessismiste, le cynisme, la méfiance, la colère, etc. risque d'avoir un impact négatif sur le système immunitaire. Il n'est nullement question que quelqu'un peut se guérir par auto-suggestion ou autre magie psy. Goleman (et d'autres) rapporte seulement des études qui montre qu'il y a corrélation statistique entre l'état mental et les risques de développer des maladies (mème le cancer, lorsque le système immunitaire est affaiblie; le mental ne peut sans doute pas guérir un cancer mais il peut aider à prévenir son apparition, directement ou indirectement). Il ne s'agit pas non plus de prouver qu'il y a une relation directe de cause à effet. (Bien que dans le cas des maladies cardiaques, je pense que la preuve est faite que la colère a un effet direct) Devant le constat qu'il y a corrélation statistique entre l'état mental général et le risque de développer des maladies à long terme, il est sage pour quiconque de mettre toutes les chances de son coté et d'essayer de maintenir un état mental sain. Au pire, si ça ne marche pas, de toute façon on vivra plus heureux. ;-)
J'ajoute ce qui suit (tiré du livre de Goleman):
"Les sceptiques soutiennent que le profil affectif associé à une fréquence supérieure des maladies est celui du névrosé quintessentiel - l'anxieux, le déprimé et le coléreux émotionellement "détraqué" - et que la fréquence des maladies dont ils font état est due à leur propension à se plaindre de leur santé en exagérant la gravité de leurs maux, plutot qu'à la réalité médicale. Mais Friedman et d'autres affirment que le lien émotion-maladie a été mis en évidence par des recherches au cours desquelles les évaluations de l'état de sujets ont été faites par des médecins à partir des symptomes observables et d'examens médicaux, et ne sont pas celles des patients eux-mêmes - base plus objective. Il ne faut naturellement pas exclure la possibilité que le "mauvais moral" du patient résulte de son état de santé, tout comme il peut l'aggraver; pour cette raison les résultats les plus convaincants sont fournis par des études prospectives ou les états affectifs sont évalués avant l'apparition de la maladie. (comme l'exemple des étudiants en médecine aggressifs qui ont 7 fois moins de chance de franchir le cap des 50 ans)
Les scientifiques du cerveau s'entendent pour la plupart sur le fait que les émotions primaires (peur, colère, pulsion et plaisir sexuel, faim, soif, agressivité) trouvent leur origine dans le cervelet et que le néocortex joue un role important dans le filtrage, l'interprétation, l'hinnibition et la maitrise de ces émotions primaires. Certain d'entre nous sont plus doués que d'autres. Mais même ceux qui ont connu des carrences à ce niveau dans leur jeune age peuvent s'améliorer avec de l'aide et les interventions musclés (ex. longues thérapies) ne sont nécessaires que dans les cas graves.
Pour appuyer ton scepticisme, je sais que des études récentes ont montré que la théorie, selon laquelle l'humour peut contribuer à la santé ou à la convalescence de certains malades, est passablement exagérée. Toutefois, j'aimerais bien si toi ou d'autres pourrait m'indiquer des études contredisant la théorie générale présenté dans le livre de Goleman. Jusqu'à date je n'en ai vu aucune.
Gilles C.
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