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Re:Re:Re:Résumé des études sur l'attitude positive


Postée par Jean-Francois , Oct 26,1999,03:55 Index  Forum

Gilles C.: "Si j'ai bien compris tes messages, tu ne crois pas que la raison (qui réside en gros dans le néo-cortex) puisse exercer un certain controle sur nos émotions (partagées entre le cervelet et le néo-cortex)."

Un de mes problèmes est de distinguer entre raison et émotion. Les deux utilisent très probablement des structures cérébrales communes, qu'il est difficile de situer avec précisions. Même si la raison et les émotions sont principalement "forgées" au niveau du néocortex (le cervelet est une structure principalement motrice), des structures sous-corticales en font aussi partie. Entre autres certains noyaux du thalamus qui pourraient être reliés à l'hypothalamus donc à l'hypophyse. L'axe hypothalamo-hypophysaire m'apparaît être le meilleurs moyen que puisse avoir les structures corticales pour influencer la santé de quelqu'un (pour ne prendre qu'un exemple, il a été montré que la stimulation continuelle de certaines zones thalamiques peut entraîner un changement dans la prise de poids chez le rat; ces zones ont des connexions avec des structures corticales). D'autres structures pourraient aussi être utilisées, qui sont situées dans le tronc cérébral (sous le cervelet); en particulier certains noyaux viscéromoteurs. Sur les plans anatomique et physiologique, il existe donc bien réellement une possibilité en faveur de l'action du cerveau sur la santé. C'est pourquoi je ne suis pas aussi catégorique que Stéphane.

Seulement, je ne suis pas certain qu'une action physiologique (non pathologique) des structures corticales cela ait été démontrée de manière stricte, encore moins une action des "pensées positives". Des études citées, il est difficile de faire la part de ce qui est "pensée positive" du reste des comportement et de la physiologie des personnes.
Je crois qu'il est très difficile d'influencer consciemment le fonctionnement du système autonome. Il y a trop de mécanismes qui luttent contre les dérèglements possibles de l'homéostasie pour que ce soit facile de "consciemment" agir sur ce système. Peut-être qu'avec un "entrainement" on peut y arriver, ce qui veut dire une action longue, continue et assez intensive. On est loin de ce qu'on entend généralement par "pensée positive". Mais, je ne crois pas que ce soit impossible, seulement j'attends une preuve solide que ne m'apporte pas les études citées.

Jean-François

P.S.: les méta-analyses sont des moyens de regrouper des études qui, prisent séparément, ne montrent souvent pas grand chose, sinon "une légère tendance" (significative ou non). Les parapsychologues semblent raffoler de ces analyses, on les conprendra, elles sont le seul moyen à leur disposition pour donner une "preuve" non dérisoire de l'existence du psi. Principalement parce que si on prend une étude qui montre une très faible tendance statistique en faveur de l'existence du psi, puis qu'on rajoute une autre étude à la conclusion similaire, puis une autre, puis une autre,... ce qu'on fait, c'est augmenter le nombre de cas en faveur de ce que l'on veut prouver, donc on augmente la valeur statistique de cette tendance. Cela ne reste que de la manipulation mathématique, rien de plus*. En plus, les résultats trouvés après une méta-analyse sont très variables, ils dépendent énormément des critères pris en considération (études gardées pour l'analyse, valeur accordée à chaque étude, à chaque résultat, méthode utilisée pour donner une valeur absolue aux résultats - pour permettre les comparaison, etc.). Cela laisse beaucoup de place à l'erreur, à la maladresse et à la manipulation frauduleuse des résultats. De plus, l'interprétation de cette masse de donnée n'est pas chose facile; il arrive que 2 experts ne soient pas d'accord sur ce que les mêmes valeurs veulent dire.

* Le plus amusant dans le cas des études en parapsychologie, c'est que les tendances en faveur de l'existence du pouvoir psi testé ne dépasse jamais quelques pourcents. Significatives, d'un point de vue statistique, oui! Mais tellement ridiculement petites, malgré toute leur significativité, qu'elles en deviennent, à mon avis, plutôt une preuve défaveur de l'existence du pouvoir testé. Si le pouvoir existait vraiment, les méta-analyses devraient donner des résultats beaucoup plus évidents.


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