D'une part, le pape parle aux foules et demande aux gens d'être tolérants les uns envers les autres... Tu parles ! En matière de tolérance, on ne fait pas mieux que Jean-Paul... Avec tout le respect (et la tolérance, justement), que je dois à ce pauvre vieux dont le Collège des évêques se sert pour faire passer son message, Jean-Paul n'en est pas à une « intolérance » près. En effet, où est sa
« tolérance » vis-à-vis la question de l'avortement, surtout par rapport aux femmes qui ont été violées par des soldats ou soumises à l'obéissance prescrite par des enseignements religieux machistes ? Où est sa tolérance vis-à-vis l'acceptation de l'homosexualité chez les gens qui ont ce style de vie ? Où est-elle, encore, par rapport aux couples qui doivent se séparer pour incompatibilité de couple et qui se font refuser de se marier religieusement pour cette raison (cela existe encore au Québec). Et puis, dans la foulée de la demande de pardon de l'Église par rapport à ses exactions passées, pourquoi n'est-il pas fait allusion à ces sujets, sinon du bout des lèvres et à très petits pas ?
Au Québec, nous avons la longue saga des orphelins de Duplessis où il est maintenant prouvé, avec documents à l'appui, que l'Église et le gouvernement avaient partie liée, durant les années 50, pour accepter des traitements médicaux à la limite du supportable, avec le consentement des autorités religieuses, surtout envers les filles-mères et les déficients, pour tenter de les ramener à la raison... L'Église du Québec tient mordicus à sa position et dénie toute responsabilité des exactions commises durant cette période, à l'intérieur même de certaines institutions religieuses...
ET puis, pour en revenir au présent, MOntréal, comme à chaque année, a vu sa fameuse « marche du pardon », entreprise par les curés et les fidèles de diverses paroisses, dans le but de refaire le chemin de croix du Christ et demander pardon pour nos péchés, pardon pour nos fautes, pardon à Dieu pour l'indifférence à son égard, pardon pour les actes commis envers nos semblables, pardon pour... Non, mais, on va-tu finir de demander pardon pour un paquet d'affaires, au nom du Christ ou ou non de Dieu... Au lieu de demander pardon religieusement pour ceci ou cela, qu'on commence donc à vivre comme du monde entre nous autres, à montrer de la compassion pour les pauvres et les personnes dans le besoin, à organiser des activités sociales et humanistes pour les rejetés de la société, au lieu de toujours mettre ça sur le compte de l'influence du démon, de l'offense faite à Dieu, et de la nature mauvaise intrinsèque à l'homme à cause du péché originel.
À Montréal, la marche a été calme, sans démonstration ni effusion de sang. Pendant ce temps, au Brésil, les éternels sadiques ou sadomasochistes répètent à chaque année leur « crucifixion », avec fouettage au sang, clouage des pieds et des mains sur la croix, couronnes d'épines sur la tête, et tutti quanti. Moi, je trouve incohérents certains faits d'actualité : au Québec, il existe des mouvements sociaux pour interdire la violence fictive à la télé, à cause l'influence de celle-ci sur la jeunesse, et on nous montre avec images en son dolby et plein écran des hommes qui se font battre, percer, saigner, attacher, tout ça au nom de croyances dites religieuses. Ben, entre les violences de Terminator et celles des possédés religieux, je préfère encore celle du premier : au moins, le personnage sort du décor à la fin et ne donne pas lieu à une répétition des violences religieuses, pendant 2000 ans...
Et, encore pendant ce temps, les hystériques cubano-américains, font des manifestations à saveur religieuse, mains levées au ciel, chapelets brandis, prières déchirantes, crises de larmes avec l'image de la Vierge, pour jeter l'anathème sur le gouvernement américain parce qu'il a pris une décision à l'endroit du petit Elian. Moi, ce que j'en ai vu par les médias, ce sont surtout des démonstrations à saveur pseudo-religieuse fanatique, même si l'on sait que des meneurs en profitent pour y ajouter un aspect politique très senti...
Bref, Pâques n'est plus comme « dans mon temps » : On célèbre dans les restaurants et les clubs de nuit, on échange du chocolat (de Suisse :-) en masse, en célèbre de toutes les manières dignes des « païens » du temps du Christ, et la question de la résurrection du Christ fout le camp avec tout ça...
BOn, le printemps s'en vient : on va retrouver un peu plus ses 5
« sens », heureusement... hon !, encore une mauvaise pensée pour laquelle il va falloir demander pardon...
Bon, avant de vous quitter, je vous demande pardon pour avoir indûment pris de votre temps à lire mes élucubrations...
À plus tard...
Claudius
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