Postée par VieuxJules , Mar 03,1999,10:01 | Index | Forum |
Pour ce qui en est du nombre de cellules du cerveau, Dobbing et Smart, 1974, parlent de 10 G de cellules nerveuses pour le cerveau, Powell, 1978, parle de 50 G de neurones pour le seul cortex et 50000 G de synapses, finalement Kolb et Whishaw, 1980 (leurs sources sont antérieures à 1979) mentionnent 140 G de cellules pour le cerveau. On a donc tous raison, selon que l'on parle du cortex, du nombre de neurones, ou du nombre de cellules dans le cerveau (neurones, cellules gliales, microglies). Par contre, la spécialisation des lobes (enfin, de régions) corticaux enlève de l'espace de mémoire au profit du traitement de l'information, on distingue donc, mémoire à court et à long terme. La vision, par exemple, se loge dans le lobe occipital y compris un écran sur lequel "s'affiche" ce que voit le sujet (observé sur les cerveaux de personnes mortes dans un accident violent). Ça fait bien des cellules occupées à autre chose qu'à la mémoire. Je crois que le cerveau est responsable d'une bonne partie du phénomène que l'on nomme conscience, mais pas tout. Dans les premiers temps de la recherche sur l'intelligence artificielle, Papert avsit demandé à ses étudiants de recréer la pensée sur ordinateur comme travail d'été. On connaît la suite! Si on considère que le cerveau est un ensemble de "circuits" comme l'ordinateur, cela peut-il présager que ce dernier produise également des artéfacts radiaires, une propriété émergente, qui fait que l'ordinateur, même le Commodore 64, "expérimente" une forme primitive de conscience? Ça dépasse l'entendement de mes propres paradigmes.
Si la mémoire n'est qu'un chemin précis de neurones, activés par l'influx nerveux, cela implique-t-il que deux êtres à qui on stimule le même chemin nerveux vont expérimenter la même sensation, et surtout, le même phénomène émergent (un clonage de la pensée)? Les recherches en intelligence artificielle ne se sont-elles pas butées au problème primordial de la conscience, soit le "sens" qu'on donne aux choses, ce serait la raison pour laquelle la linguistique en est une discipline incontournable.
On en arrive, à mon point de vue, à une limite pour ce type de discussion, je trouverai toujours un aspect de la conscience qui ne peut être expliqué par le hardware du système nerveux et je présume que tu pourras toujours argumenter qu'un jour on en trouvera le mécanisme.
Il serait plus simple d'adopter une conception dualiste de la conscience jusqu'à ce que des recherches démontrent le contraire, mais ce serait accepter une partie immatérielle à l'existence humaine. Humm! J'entends déjà la réponse, criez pas si fort, ch'us pas sourd. Comme quoi la science se pratique dans le paradigme matérialiste et qu'il n'est pas question de le questionner. (faut bien un peu de controverse)
Salutations
claude