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R: !! -- David
Posté par Platecarpus , Feb 21,2003,13:53 Index  Forum

Des connaissances en interactions biomoléculaires et en chimie seraient probablement beaucoup plus utiles à un chercheur qui essaie de prédire le site actif d'une protéine séquencée que des connaissances sur l'évolution.

Bien sûr, mais étudier l'activité d'une protéine en se basant sur sa séquence en acides aminés, ses propriétés chimiques et sa forme tridimensionnelle est un travail long et coûteux. On peut effectivement déterminer son site actif par cette méthode, mais il en existe une autre - plus rapide - qui se base en effet sur des suppositions évolutionnistes.

Dans le cadre de la théorie de l'évolution, on considère que les sites non-actifs des protéines évoluent beaucoup plus vite que les sites actifs - pour la simple raison que les mutations létales y sont beaucoup plus rares, voire inexistantes. Les substitutions d'acides aminés y sont très fréquentes ; les sites en question devraient donc varier énormément dans le vivant.
En revanche, les sites actifs - surtout quand ils catalysent des réactions fondamentales - évoluent beaucoup plus lentement voire pratiquement pas, puisque les mutations y sont presque toujours négatives. Par conséquent, ils doivent varier très peu d'un organisme à l'autre - ou, en tout cas, beaucoup moins que les sites qui ne sont pas actifs. C'est une conséquence logique, inévitable, des principes évolutionnistes selon lesquels la diversité du vivant est issue de mutations "triées" par la sélection naturelle et la dérive génétique.

On peut déduire logiquement de ce raisonnement qu'il est possible de déterminer les sites actifs des protéines en regardant quels sont ceux qui varient le moins entre organismes. C'est cohérent et ça marche (d'où l'article que mentionne Noé).
En revanche, une approche non-évolutionniste (créationniste ou pas) ne permet pas de faire de telles prédictions. Si certains sites varient énormément entre espèces, on peut tout à fait supposer que c'est parce que la fonction des sites en question n'est pas la même dans tout le vivant. Il n'y a aucune raison pour que les sites actifs de protéines homologues soient identiques entre les espèces (et que les sites non-actifs le soient beaucoup moins) dans une approche créationniste : Dieu peut tout, donc la théorie ne prédit rien. De la même manière, une approche non-évolutionniste sans théorie de remplacement ne permet pas de faire des prédictions.

--modified at Fri, Feb 21, 2003, 13:55:39


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