Je dirai plutôt que les sciences et les religions devraient occuper des espaces différents. Et là, il faut considérer "sciences" dans une acception moderne, autrement les religions sont des sciences (comme les autres :-) ). J'élimine le cas des sciences (modernes) ou pseudo-sciences qui prétendent occuper le "domaine" religieux et qui partent d'une mauvaise compréhension des principes méthodologiques à la base de la recherche scientifique; elles n'ont aucun intérêt car, dans leur syncrétisme, elles perdent toute valeur (non, tout ne vaut pas tout et tout ne peut pas être mis dans tout!). Pour moi, les sciences ne devraient pas prétendre - pour l'instant? A cause de l'état actuel de leur développement - à occuper le domaine théorique des religions.
Par contre, les religions cherchent souvent à établir des racines (une crédibilité?) et à assoir une certaine puissance dans les faits. Par le recours aux miracles, aux "personnalités divines", aux soi-disant manifestations de Dieu, etc., les institutions religieuses font naître ce qu'on pourrait appeler, en suivant votre idée, une supersition religieuse. Et, cette superstition-là, qui se veut inscrite dans le concret, peut très bien être étudiée par la science. Et, c'est dans cette optique que l'historicité de Jésus se pose. (A propos, il y a une discussion approfondie sur la valeur des textes Q en tant que preuve de l'existence réelle de Jésus au site http://www.magi.com/~oblio/jesus/home.htm )

GA: "Ce n'est pas le cas des superstitions et des pseudo-sciences où la croyance est une fin en soi."

Là, je ne suis pas d'accord. La croyance est une fin en soi pour toute institution religieuse. La croyance est le matériau qui permet la survie de cette institution. Et, cette croyance doit être entretenue par des preuves qui s'inscrivent dans le réel (même lointain), autrement elle s'étiole. La force des "nouvelles religions" est généralement d'offrir une nouvelle iconographie beaucoup plus proche de leur fidèle, qui passe souvent par un gourou de chair et d'os, ou une nouvelle "Bible".

Jean-François

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