DSM etc.
Re: Re:Re:Re:D'un alluciné à un autre... perversions diverses -- Bill
Je ne crois pas qu'il soit utile d'appeller toutes les sciences et votre grand-mère des «constructions sociales», ce qui effectivement ne voudrait pas dire grand chose. Moi j'ai dit, le *diagnostic psy* est une création sociale, ce qui veut dire qu'il s'agit d'une construction d'objet où le patient et l'expert participent et où le DSM IV et autres tests et évaluations (voir le Skeptical Enquirer de sept/oct 99 sur ces derniers) servent à produire un language qui encadre et formalise l'échange symbolique. On en a discuté à plus finir il y a quelques semaines. Attention, je ne dis pas qu'il n'y a pas de maladie mentale ou que la psychiatrie est inefficace, seulement que le tout (diagnostic, traitement, résultat) se joue principalement au niveau de l'articulation de définitions à travers une négociation constante entre les acteurs. Il n'est donc pas étonnant que le DSM IV, offrant essentiellement la moyenne statistique de tout ça, apparaisse comme un outil si incroyablement efficace: il est parfaitement circulaire.En passant, pas la peine de m'opposer qu'il y a des cas lourds 100% physiologiques qui ne peuvent qu'être médicamentés. Je suis parfaitement au courant. Mais 1) ce sont là une infime minorité des «patients» se retrouvant devant les psy; 2) dans l'ensemble les psy sont incapables de produire une limite claire entre les cas physio et les cas psy--pensez au ritalin. Dans une large part la dérive médicamenteuse (prozac, etc.) sert précisément à soutenir le discours scientifique/physiologique.
À ce niveau il est donc ridicule de dire que la chimie ou l'astronomie sont des «constructions sociales.» Seulement les astrologues croient qu'il y a interaction entre les planètes et leurs observateurs.
Je suggère:
Goffman, "Asiles"
Pfohl, "Deciding on dangerousness" (in: Crime and Social Justice)
Debuyst, "Le concept de personnalité dangereuse considéré comme l'expression d'un point de vue" (in: Dangerosité et justice pénale)
etc, etc.
Suivi