Faux, faux et archi-faux.
Bien que la croyance en une influence du psychisme sur le cancer soit très répandue, surtout parmi les malades, a ma connaissance il n'existe pas une seule étude sérieuse ayant montré l'existence de cette influence. Par contre de nombreuses études semblent mettre en évidence l'absence de lien. Je vais me permettre d’en citer quelques-unes :
1) Une étude anglaise de J. Barraclough, terminée en 92, où 204 femmes atteintes du cancer du sein sont suivies pendant 42 mois : chez celles qui avaient eu une rémission, les risques de récidive sont les mêmes quelque soit l’attitude psychologique et les évènements existentiels stressants vécus comme tels par les sujets.
2) Une autre étude, de B. Cassileth, aux USA en 85, sur 5 ans avec 349 patients cancéreux, a montré qu’il n’existait aucun lien entre les facteurs psychologiques habituellement considérés comme cancérigènes (évènements stressants, chocs psychologiques, dépression, insatisfaction, refoulement) et l’évolution du cancer ou les récidives.
3) En 87 une étude du même type de R.N. Jamison sur 50 patients cancéreux obtient les mêmes résultats.
4) Encore en 87, B.H. Caprio a étudié une population de 95 647 veufs et veuves (nettement plus sujets au dépressions que la moyenne) : il n’y a pas eu plus de cancer chez eux que dans la population moyenne.
5) Une étude parue récemment dans The Lancet (je reprend ici un message de JF datant de quelques mois) qui démontre que la pensée positive, l’esprit combatif, etc. ne sont d’aucune aide contre le cancer du sein. Sur 600 femmes suivies pendant 5 ans, les taux de rémission du groupe “positif” et du groupe “non-positif” sont exactement les mêmes. Les seuls cas où l’attitude psychique semble avoir un effet sont ceux de dépression clinique, qui ont un taux de rémission 15% inférieur à la moyenne. Par contre ce groupe n’est pas statistiquement solide parce que trop petit. En passant, l’étude démontre également que des troubles “psychologiques” tels la difficulté d’exprimer ses émotions, le repli sur soi-même, etc. n’ont également aucun effet sur les chances de rémission/rechute.
6) L'une des plus longues et vastes études épidémiologiques jamais réalisées sur les causes de l’apparition du cancer, est celle de Doll et Peto, terminée en 1981. En voici les résultats, avec les différents facteurs de risque et le % qui entre en cause :
Tabac : 30 %
Alcool : 10 %
Régime alimentaire (essentiellement la suralimentation) : 35 %
Additifs alimentaires : moins de 1 %
Habitudes sexuelles : 5 %
Cancers professionnels : 4 %
Pollution : 2 %
Produits industriels : moins de 1 %
Cancers dus aux actes médicaux : 2 %
Infections : 10 %
On peut voir que les facteurs psychologiques ne jouent pas le moindre rôle. On peut aussi noter en passant que d’autres mythes populaires à propos des causes du cancer sont éliminées : les peurs alimentaires sont presque totalement injustifiées, ainsi que celle de la pollution atmosphérique.
Pour plus de détails, vous pouvez consulter les ouvrages suivants, écrits par des cancérologues : "médecines parallèles et cancers - modes d'emploi et de non-emploi", du Dr Olivier Jallut; ou encore "La magie et la raison. Médecines parallèles, psychisme et cancer", du Dr Simon Schraub
Ma question du jour est : à part l'éventuelle foi aux travaux de Reich sur le cancer (pour lesquels il est allé en prison), sur quoi basez-vous votre affirmation sur le lien entre le cancer et certains états mentaux ?
Ody : «Les religions vous font chier? Alors prouvez 1) qu'elle sont inutiles et ne servent à rien dans l'activité humaine, 2) que Dieu, Krishna, le Grand Patatchoum Vert ou le Grand Poubah Dôré et cie n'existent pas et qu'à la place existe autre chose ou rien, 3) que la Science peut avantageusement remplacer ces croyances dans l'utilité qu'elles ont pour ces humains.»
Je n'ai rien contre la religion, et pour autant que je sache les sceptiques du quebec, comme la plupart des autres groupes sceptiques, ne s'attaquent pas à la religion. Comme d'habitude, vous créez un épouvantail qui n'a rien à voir avec les sceptiques de ce forum, et vous le critiquez au lieu de nous critiquer.
Pour la question 1 : est-ce que quelqu'un ici a prétendu que les religion étaient inutiles ? JF et Stéphane le pensent peut-être, la plupart des autres certainement pas.
Pour la question 2 :Vous êtes inepte. Vous savez bien qu'il est impossible de prouver l'inexistance de quoi que ce soit. (ce n'est pas pour autant une raison pour croire à n'importe quoi)
Pour la question 3 : Il y a sans doute beaucoup de gens qui ont un réel besoin de spiritualité, et dans leur cas la science ne peut absolument pas remplacer la religion. Vous croyez vraiment que les sceptiques ici présents croient que la science peut combler le besoin de spiritualité ? Comme d'habitude vous parlez de votre épouvantail, pas de nous.
Ody : «À ma connaissance, la Science n'a jamais réussi à trouver un moyen pour un alcoolique d'arrêter de boire. Le 'plusse-meilleur-moyen' (démontré par les études) est, jusqu'à présent, les meetings des AA et d'accepter de s'en remettre "au Bon Dieu d'Amour" et de lui demander de l'aide.»
1- Citez les études en question. Ca ne m'étonnerait pas qu'elles soient biaisées, ne serait-ce qu'au niveau du choix de l'échantillon de sujets. Peut-être que les meetings des AA sont le meilleur moyen de guérir l'alcoolisme des chrétiens américains, mais je doute par contre qu'ils puissent avoir la moindre efficacité sur des athées ou des bouddhistes.
2- Qu'une thérapie soit efficace, ne serait-ce que par suggestion, ne veut absolument pas dire que la vision du monde qui est à l'origine cette thérapie soit un bon moyen de décrire la réalité. Or c'est essentiellement ce dernier point qui intéresse surtout les sceptiques.
Je n'ai rien contre le fait qu'un aloolique décide de se faire soigner en s'humiliant devant son dieu, si sa croyance est suffisante pour qu'il arrête de boire, tant mieux. De toute façon ça ne regarde que lui. Par contre s'il vint me dire que dieu a crée le monde voilà 6000 ans, et que l'évolution c'est du pipeau, je me permet de penser que c'est un gros crétin.
Ody : «Ce que je reproche aux sceptiques, c'est de vouloir tuer ces moyens qu'ont les masses de soulager leurs misères physiques, morales ou psychologiques, en leur 'démontrant' (souvent faussement) que leurs moyens sont illusoires et que la Science va, un jour, y pourvoir.»
Oh, le joli tableau bien partial... vous mentionnez quelques effets bénéfiques, et vous oubliez de mentionner tous les effets néfastes.
Les médecines douces et les psychothérapies, que vous semblez là défendre, ne sont attaquées qu'à cause de leurs excès. Tant mieux si elles permettent d'optimiser l'effet placebo en guérissant quelques malades. Mais pour quelques troubles fonctionnels, souvent mineurs, guéris par placebo, combien de charlatans qui vivent sur la crédulité de leurs adeptes en faisant chèrement payer une guérison qui dans la plupart des cas serait aussi bien survenue toute seule ? Combien de malades morts pour avoir refusé un traitement efficace en lui préférant les illusions d'une charlatanothérapie ? Combien d'hommes handicapés à vie par la poliomélyte parce que leur mère ne croyait pas aux vaccins ?
Ody : «En attendant, les Prozacs, Zoloft et cie soulagent la dépression, ils ne la guérissent pas. Par contre les psychothérapies (y compris celles des profondeurs que les Sceptiques condamnent tant, cf. Skepdic) y parviennent définitivement, pas dans tous les cas mais elles y parviennent quand même définitivement.»
Pourriez-vous citer les chiffres d'une étude comparative entre médicaments et psychothératies ? Parce bon, je me rapelle que la seule étude de ce type que j'ai lue (je ne pourrais malheureusement pas la citer parce que je ne me souviens plus quelle est la source), concluait que médicaments et psychothérapies avaient à long terme la même efficacité (ou plutôt la même inefficacité) sur la dépression.
Ody : «Mais je reproche aux sceptiques de ne pas laisser cette concurrence s'établir. J'en veux pour preuve, notamment, ce Skepdic qui condamne péremptoirement, sur des informations parcellaires et choisies, des approches qui soulagent les gens, comme la psychanalyse.»
Sans parler de l'effet placébo, la psychanalyse est d'une efficacité très faible, et limitée à quelques troubles. Efficacité légèrement inférieure aux thérapies behavioristes, légèrement supérieure à la tape sur l'épaule du médecin généraliste, mais la différence est minime. Est-ce que ça vaut la peine de payer des séances hebdomaires à 500 balles pour ça ? Peut-on considérer comme honnête quelqu'un qui fait payer 500 balles pour ça ?
Ne serait-ce pas un minimum que d'informer les gens du manque de bases scientifiques de la psychanalyse, afin que chacun puisse choisir en connaissance de cause le genre de thérapie qu'il veut suivre ? Après avoir été informé, s'il choisit quand même la psychanalyse, c'est son droit et je ne trouve rien à y redire.
Ce qui m'énerve beaucoup plus c'est la tendance de la psychanalyse à investir tous les domaines de la pensée : la philosophie, la critique littéraire et artistique, etc... et à fournir des interprétation fumeuses pour tout et n'importe quoi. Encore une fois, il faut bien séparer l'éventuelle efficacité thérapeutique (efficacité faible) de la validité de ce système pour décrire la réalité (validité nulle).
D'autre part, une fois de plus vous mettez tous les sceptiques dans le même sac. Comme Bill vous l'a fait remarquer, il est favorable à la psychanalyse, et je crois que ce sujet ne fait pas l'unanimité chez les sceptiques.
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