Proche mais pas équivalent. A mon avis, le code moral commence après la formation du groupe (pour les humains) et n'est pas forcément sélectionné de manière naturelle. Dire que "tuer n'est pas bien", est différent que de tuer ou éviter d'être tué. L'analogie avec la fournilière n'est pas valable: à ce que l'on sache, il n'existe pas d'alternative comportementale aux fourmis autre que de faire ce qu'elles ont à faire. (En plus, dans certaines colonies, à cause de la proximité génétique, on peut considéré que c'est la colonie entière qui forme un individu, pas chaque fourmi.) L'humain a le choix. Les chimpanzés ont aussi la capacités d'établir des choix (bien que plus rudimentaires, à ce qu'il semble).
Ce qui est, possiblement, intégré dans les gènes, c'est ce qu'on peut appeler l'instinct grégaire. La tendance à former des groupes. Les codes moraux naissent ensuite, de la nécessité d'assurer la cohésion du groupe. Ton exemple de ne pas tuer ta... oups ;-) ... sa belle-mère ou son voisin est, au contraire une restriction évolutive. Ca peut demander le sacrifice de tes propres chances de survie.
Sais-tu que chez les lions, autre animal grégaire, le cannibalisme des petits est relativement courant? Les lions agissent ainsi envers ceux qui ne sont pas leur progéniture, afin de rendre les femelles à nouveau en chaleur et ainsi avoir une nouvelle chance d'assurer leur descendance. La question de la morale ne se pose pas ici, celle du choix non plus. Tout au plus peut-on se demander si l'"attachement" à sa progéniture ou à sa famille n'a pas été sélectionné. Et, il existe des exemples biologiques du rejet des petits ainsi que de leur protection.
Enfin, vu la diversité des "morales" exprimées par les différents groupes humains, il est difficile de concevoir qu'elles soient toutes stockées dans l'ADN. La question ici, serait plutôt celle de la possibilité d'évolution des unités d'informations culturelles avancées par certains psychologues (à partir de l'idée de Dawkins): les mèmes. Je ne connais pas assez le sujet pour m'avancer.
Jean-François
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