Suivi

Re:Dieu, les sceptiques et ce forum


Re: Dieu, les sceptiques et ce forum -- Ga
Postée par Jean-Francois , Feb 28,2000,05:15 Index  Forum

GA: "Je me demande si nous ne devions pas nous en tenir au principe qui inspirait notre organisme dès le début : éviter de critiquer l'expérience religieuse."

Il est impossible de critiquer véritablement l'idée de Dieu car il n'existe aucune preuve empirique de son existence; la défense comme la critique sont questions de pure réthorique. (La seule et unique "preuve" tangible de l'existence de Dieu, la Bible, a été écrite par des humains, et est bourrée de contradictions; de plus elle est à cent lieues de représenter le Dieu omniscient, omnipotent et débonnaire qu'on veut nous faire gober... bref, elle ne peut être considérée comme une preuve tangible.) Par contre, il m'apparaît possible (et, le plus souvent, souhaitable) de critiquer les affirmations empiriquement testables présentées comme "preuves de l'existence de Dieu": le(s) Saint-suaire(s), les icônes ou statues qui pleurent, les stigmates, les apparitions mystiques, etc. Après tout, les institutions religieuses n'ont aucun scrupule, elles, à présenter ce type de miracles comme "vrai" pour privilégier leur vision du monde. Jusqu'à présent, les tests réalisés sur ces affirmations ont très souvent fait apparaître des fraudes, et nombres d'entre elles étaient involontaires et dues à un excès de religiosité. Nous pouvons très bien choisir de critiquer un système basé sur l'irrationnel qui tente d'obtenir un certain pouvoir politique. Dans certains cas, c'est même un devoir, à moins de vouloir se voir imposer des oeillères intellectuelles (on peut penser au refus de l'enseignement de l'évolution dans plusieurs états américains).

Cela dit, l'expérience religieuse personnelle n'est, en soi, pas criticable. C'est seulement quand elle s'élabore en un système cherchant un poids politique qu'elle devient criticable. Si on vient me dire que "Dieu est une réalité", je crois faire acte de scepticisme en demandant "sur quoi vous basez-vous, concrètement, pour l'affirmer?" Bien sûr, en ce qui concerne l'expérience religieuse, il est très difficile (surtout pour un croyant) de mettre l'émotivité de côté. Une telle question s'adresse à des années d'éducation qui ont souvent été vécues de manière "naive", sans remise en cause de cet enseignement. UNe telle question est généralement perçue comme "offensante" même lorsqu'elle par de la plus louable curiosité.

Enfin, si vous choisissez de refuser de remettre en questions vos croyances, pourquoi tout le monde devrait en faire autant? Vous pouvez choisir de ne pas participer aux discussions mais pas d'imposer le silence... laissez-le s'installer de lui-même :-)

Jean-François


Suivi