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Re:Re:J'aurais aimé t'entendre là dessus


Re: J'aurais aimé t'entendre là dessus -- Julien
Posté par Gilles , Jun 26,2002,13:41 Index  Forum

La faculté de fixer l'azote atmosphérique est très répandue chez les bactéries. On retrouve cette propriété dans plusieurs grands groupes (il n'y a pas que les Rhizobium). Certaines bactéries fixatrices d'azote vivent librement dans le sol, d'autres prolifèrent habituellement à la surface de racines de toutes sortes de plantes (presque toutes les espèces de plantes profitent à un moment donné de leur vie de cette association) et d'autres vivent à l'intérieur même des racines (cas des légumineuses). Plusieurs peuvent avoir l'un ou l'autre mode de vie (associé ou pas). Certaines associations sont très spécifiques, d'autres le sont peu. Bref, on a tous les stades intermédiaires dans la nature de la bactérie totalement indépendante de la plante à celle qui lui est obligatoirement associée. Si l'association permet à la plante de croître dans des sols pauvre en azote, elle n'est pas pour autant obligatoire. Plusieurs plantes développant des nodules (toutes?) peuvent croître sans ses Rhizobium si le sol contient de l'azote.

Je ne vois donc absolument pas ce qu'il y a d'impossible à imaginer un processus graduel ayant conduit à cette symbiose.

Le séquençage du génome de certaines espèces de Rhizobium a même permis d'élaborer un scénario de l'évolution de cette association; voir : http://www.inra.fr/presse/COMMUNIQUES/comm50.htm où on peut lire:

"La structure du génome de S. meliloti suggère en outre un scénario possible d’acquisition par la bactérie de ses propriétés symbiotiques au cours de l’évolution. Ces résultats sont publiés dans la revue Science du 27 juillet 2001." ...
"Le génome de la bactérie Sinorhizobium meliloti est constitué de trois parties distinctes. La partie principale correspond au chromosome d’une bactérie non capable de fixer l’azote en symbiose avec une plante. Les deux autres parties auraient été acquises ultérieurement et de façon successive par la bactérie. La première lui a permis de vivre dans l’environnement immédiat des racines des plantes, la rhizosphère, milieu riche en molécules organiques excrétées par les racines et où la compétition entre les nombreuses bactéries présentes est forte. La deuxième l’a rendue capable d’induire la formation de nodules sur les racines d’une Légumineuse et d’assimiler l’azote atmosphérique. L’acquisition de l’information génétique ayant permis ce rapprochement graduel des légumineuses et des bactéries s’est probablement faite par transfert horizontal, c’est à dire par échange entre des bactéries qui ne sont pas génétiquement proches." ...

Je note aussi, par les erreurs de traduction présentes dans votre court texte (ex. "bactérie de Rhizobium", ou "plante à pois") que vous avez directement copié cet exemple d'un livre créationniste et que probablement vous ne connaissez pratiquement rien d'autre sur le sujet.



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