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Re:Essai sur les débats entre sceptiques et autres


Re: Essai sur les débats entre sceptiques et autres -- Sébastien
Posted by Bleu , Jun 13,2001,15:24 Index  Forum

Tu te sentais en grande forme aujourd'hui!

« Le pourquoi du comment que sceptiques et 'non-sceptiques' ne
s'entendrent pas »

Je pense qu'il existe un problème fondamental. Une différence si
grande, que jamais, ou très rarement, pourront discuter honnêtement
sceptiques et 'non-sceptiques'. À cause d'une question d'attitude.
C'est ce que j'ai constaté suite aux discussions avec Kindra et ses
'Red Wizards of Thay' ( ;-) ).

Je ne suis pas d'accord avec toi. La différence n'est pas aussi grande dans la forme qu'elle semble l'être dans le contenu. Il y a une grande variété de sceptiques et une grande variété de non-sceptiques. Les non-sceptiques que nous rencontrons sur ce forum constituent déjà un échantillon biaisé. Il faut avoir envie de pourfendre les sceptiques pour venir sur leur propre site faire des manèges. L'hostilité implicite à cet acte conduit à une résistance cognitive analogue au paranoïaque qui défend une idée prévalente irréductible à la logique. Je soupçonne d'ailleurs certains de nos visiteurs de présente un véritable troublé délirant au sens psychiatrique du terme.
Tes critiques (1; 2; 2.1; 2.2;)sont assez justes pour certains cas connu de ce site, mais colles moins à certains autres et encore moins lorsqu'on interroge des non-sceptiques qui ne fréquentent pas notre site.

(2.4) Si j'avais à pointer du doigt un 'problème' dans cette façon
de voir les choses, je dirais que c'est principalement dû à une
profonde inculture de la méthode scientifique et de la façon de
l'appliquer. Un bon exemple étant celui où Skya a parlé de 'prouvé
ésotériquement', et de la définition de 'prouvé scientifiquement'
qu'elle a donnée. Trop peu de gens comprenne vraiment d'où provient
la justesse de la méthode scientifique, pour quelle raison peut-on
lui donnée une si grande valeur, par rapport aux théories
ésotériques. Beaucoup trop de gens ne comprennent pas pourquoi la
science ne nécéssite pas de croyance, pourquoi la science n'a rien
d'une religion.


Il est vrai que certaines affirmations de participants à ce forum sont marquées par une profonde ignorance, mais tu aurais tord de croire qu'une bonne culture scientifique protège les gens contre les croyances au paranormale. Je pourrais de donner quelques cas célèbres comme Benveniste, mais tu pourrais me dire que ce sont des exceptions. Les meilleures preuves dont je dispose sont les sondages sur les croyances dans le paranormale et dans les médecines alternatives. Ces sondages montrent que plus on est instruit plus l'on prête fois dans les médecines alternatives et le paranormale (sauf pour l'astrologie, si je me souvient bien).


Je crois que le problème est un problème d'interférence "émotivo-cognitive". En principe, les sceptiques comme toi (il y en a d'autres sortes) fonctionnent en "pensée opératoire formelle"(période 4 de Piaget). Sur un mode hypotético-déductif, les "causes" possibles d'un "effet" sont identifiés, isolés et leurs actions (puis leurs interactions) sont mesurées spécifiquement. Par exemple, pour l'homéopathie on juge de l'effet du médicament lorsque cet effet peut être évalué de manière isolée (étude comparative randomisée en double aveugle) et non lorsqu'il est mélangé avec d'autres facteurs (cas cliniques, études ouvertes).

La conviction paranormale, au contraire, prend racine dans la pensée préopératoire (période 2) où l'intuition, l'égocentrisme, la confusion analogique et l'animisme prédominent sur les premières racines de la pensée opératoire (logique concrète). Les convictions paranormales ne se rationalisent qu'ensuite à partir de processus logiques plus évolués. Comme le parano qui a d'abord la conviction d'être suivi et qui cherche secondairement à documenter sa conviction par des faits. Comme il y a des parano intelligents, il y a des non-sceptiques intelligents. La valeur de leur argument varie en fonction de leur capacité, mais le problème est d'un autre ordre. Chez le non sceptique il y a prévalence. La conclusion est choisie avant que ne soit fait la démonstration. Et cette conclusion a une telle importance émotive pour le sujet qu'il ne l'abandonne pas facilement. Il déploie tous les mécanismes de distorsion cognitive que l'on rencontre en clinique: attention sélective, inférences arbitraires, sur-généralisation, personnalisation.

Plus haut j'ai dit à propos des sceptiques" En principe" parce que je crois que l'on peut être sceptique pour des raisons aussi émotives que les raisons pour lesquelles on est non-sceptique. À ce chapitre, il y a des enjeux autres que rationnel qui doivent être considéré.

Bleu




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