Cette définition devrait sans aucun doute tenir compte d'au moins une séparation conceptuelle de niveau entre le social et l'économique. Par exemple:
social:
«droite» = traditionnalisme, moralisme (souvent religieux), nationalisme, patriotisme/chauvinisme
«gauche» = progressisme, libéralisme, légalisme, relativisme
économique:
«droite» = néo-libéralisme, individualisme
«gauche» = interventionnisme, collectivisme
Exemples d'usage (pas explicatifs): droite/droite: Chili de Pinochet; droite/gauche: URSS; gauche/droite: Canada; gauche/gauche: pays scandinaves avant 1995.
Bon, ça fait bien des -isme, et donc le drapeau rouge de la classification simpliste se lève déjà. On voit bien pourquoi tout ça est extrêmement limité: chacun peut définir comme il veut. En général, dire «gauche-droite» c'est court-circuiter ou neutraliser l'analyse rationnelle. Je prends un exemple: URSS, 1988, et prenons seulement le côté «social» comme donné ci-haut. Les membres du Politburo conservateurs/communistes (déjà bizarre, non?) qui s'opposent à la perestroïka: à droite ou à gauche? Cette classification nous apprend-elle quelque chose?
Autre chose qui vient brouiller les cartes: le populisme. Le populisme consiste à concocter un discours démagogique rassemblant les désirs apparents des groupes les plus criards de la société (les associations de payeurs de taxes, la police, les groupes religieux, les syndicats, etc.). Ça donne des contradictions flagrantes, comme couper dans les taxes et multiplier les budgets de la santé. Ça se case donc mal entre gauche et droite, empruntant aux deux de façon imprévisible.
|