Suivi

Autre sujet à prendre avec des pincettes...


Postée par Claude Mac Duff (Claude,Claude Mac Duff), Apr 29,2000,11:34 Index  Forum

Aux intervenants de ce forum :

Bon, après toutes sortes de considérations et d'échanges sur des sujets hautement philosophiques, religieux et existentiels, je risque le coup et je me jette à l'eau. Après avoir lu ce message, si vous jugez que vous devez me sauver du naufrage (mais, pitié, ne m'envoyez pas de dauphins pour m'accompagner sur les côtes de la Floride, comme vous savez qui, dernièrement...), si vous acceptez de me sauver, donc, il me fera plaisir de répondre à votre désir. Voici d'abord le cas en question.

Au mois de mars, un des rares intervenants de ce forum, Michel Bellemare, avait bravement souligné quelques points au sujet du féminisme activiste et de certaines situations qu'il décrivait dans ses messages. Plusieurs intervenants lui ont donné la réplique, des échanges « virils » ont eu lieu là-dessus, puis la poussière a retombé. M. Gatti et les orphelins de Duplessis ont ensuite pris la relève.

Moi, j'aurais pu intervenir, car j'ai un exemple assez concret de positions qui vont dans la direction que Michel a soulevée dans ses interventions. Le cas est assez long, mais je vais le résumer ici, quitte à vous donner ensuite le moyen de vérifier si mes dires et constatations sont réelles, vraies et réfléchies en la matière. Voici ce cas.

En 1995, j'ai soumis à quelques éditeurs québécois un manuscrit au sujet de la liberté d'expression et de la censure dans les médias et dans les arts, en général : télévision, radio, cinéma, théâtre, revues engagées, etc. Je donnais des exemples ou des groupes de pression militaient activement pour empêcher la réalisation et la présentation publique de certaines activités artistiques, pour des raisons propres à ces groupes de pression.

Quelques chapitres étaient consacrés aux groupes de pression religieux, et d'autres à des groupes féministes. Après quelques semaines, j'avais reçu des réponses des éditeurs. Dans l'ensemble, la plupart reconnaissait la qualité d'écriture du manuscrit, son sujet, sa présentation, sa documentation, ses exemples, (je dois dire que mon style et la rédaction générale du manuscrit, catégorie essai, n'étaient pas le reflet de ceux que j'utilise dans ce forum, assez souvent), mais... il y avait 2 mais:

Au moins 2 éditeurs ont eu le courage de me le dire carrément, au lieu de prendre des détours langagiers et d'employer des euphémismes pour me dire que le sujet était trop « brûlant » et qu'ils ne voulaient pas prendre des risques en le publiant.

Ainsi, en ce qui concerne les groupes religieux, il n'y avait pas tellement de difficultés ou de risques à le publier. La critique de la religion et l'anticléricalisme est affaire courante, aujourd'hui, et ces 2 éditeurs ne craignaient donc pas les réactions des mouvements religieux ou des catholiques qui auraient fait des pressions pour dénoncer le livre. (Note personnelle : un ami, que plusieurs intervenants de ce forum connaissent, a eu ce genre de difficultés de boycottage et de « rafle » de son livre par des fanatiques catholiques, au Québec, dans lequel il explique et dénonce les pseudo-miracles de Medjugorje, sur lesquels il a « osé » révélé le fin mot de l'histoire, cas qui n'avait rien de miraculeux ni de surnaturel, en fin de compte).

Donc, les craintes des éditeurs ne concernaient pas vraiment le clergé, mais bien plutôt (je vous le donne en mille) les pressions des mouvements féministes du Québec, qui sont très puissants et
« agissants », ici, en divers domaines. De fait, dans mes chapitres les concernant, je dénonçais les campagnes menées à tour de bras et souvent sans raison valable, contre la violence à la télévision, la violence dans les médias, la violence dans les sports, la violence dans les jeux vidéo, la violence dans les sports de simulation militaire, la violence faite aux femmes dans la société, la violence faite aux femmes dans les médias, la violence faite aux femmes au cinéma, la violence faite aux femmes dans la bande dessinée, la violence faite aux femmes dans la publicité, la violence faite aux femmes dans le travail, la violence faite aux femmes dans le couple, la violence faite aux femmes dans.... whoooaaa !!! les moteurs, ça va faire, rien qu'un peu, arrêtez votre char, mettez les brakes, respirez par le nez, prenez un valium, allez baiser un peu, mais prenez sur vous, hein, là...

En fait, de manière quand même plus subtile, intelligente, raisonnée et calme, je dénonçais justement le fait que l'ensemble des activités des mouvements féministes, au Québec, sont reliées seulement à la question de la violence faite aux femmes partout dans la société, et que le grand coupable devant l'Éternel c'est l'homme, ce méchant prédateur humain, ce vil inceste qui n'a que cette pulsion dans l'idée (enfin, façon de parler), ce vulgaire harceleur qui ne pense qu'à pogner vous savez quoi à la femme, cet ignoble individu qui ne sait pas prendre soin de ses enfants, ce répugnant profiteur qui ne paie jamais les pensions à sa femme ou qui ose rechigner lorsque madame a un nouveau compagnon 10 fois plus riche que son ex, bref, toutes ces belles choses de la vie dont l'homme est le seul responsable et qui mérite presque d'être éradiqué de la société, à l'en croire certaines de nos consoeurs aux idées matriarcales dignes des fières amazones de renom (quoiqe ce type de société n'ait jamais été vraiment acceptée par les historiens et les anthropologues, à ce que je sache).

Bref, pour en revenir à mes moutons, au moins un des deux éditeurs était prêt à publier mon manuscrit, si j'acceptais de faire quelques retouches
d'adoucissement et de tolérance de mes propos au sujet des exactions et des exagérations de certains mouvements féministes, que ledit éditeur et un autre (au téléphone) ont reconnu comme étant très appropriés et pertinents aux situations que je décrivais. Celui au téléphone s'est même risqué à dire qu'il en aurait de bien belles à me suggérer à ajouter à mon manuscrit, mais qu'il doit rester sur ses positions en tant qu'éditeur impartial au sujet du contenu de cette partie de mon manuscrit.

Bref (deuxième fois !), le manuscrit n'a jamais été publié, car je ne tenais pas à adoucir mes propos pour faire plaisir à cet éditeur ni, SURTOUT, aux gentilles madames des mouvements féministes dont je dénonçais l'acharnement de certains à vouloir qualifier le genre masculin comme étant quasiment inutile à la race humaine, selon les attaques faites contre ce genre par lesdits mouvements. En plein milieu des années 90, je ne pensais pas que le mouvement féministe avait une si grande emprise et, surtout, causait tant de craintes chez mes congénères, au point d'hésiter à prendre position en publiant un manuscrit qui, justement, dénonçait cette emprise et cette influence sur beaucoup de situations sociales, au Québec.

Voici donc résumé mon cas. Comme on dit, je frétillais de contentement, lorsque je lisais les commentaires de Michel Bellemare, car ils rejoignaient en plein plusieurs que je soulevais dans mon manuscrit. Au moins, Michel a pu présenter dans ce forum ses points de vue et ses exemples, chose que je n'ai pu faire car le manuscrit, finalement, est resté sur mon logiciel et dans mon ordinateur. Mais certains événements de ces derniers temps m'ont incité à le retravailler et à le mettre d'actualité, pour le soumettre prochainement à d'autres éditeurs.
Mais je n'assouplirai pas mes chapitres dénonçant les groupes de pression religieux et féministes, no way ! Peut-être qu'en cette radieuse année 2000, un éditeur aura plus de guts pour sortir mon manuscrit, avec les aiguillons lancés aux féministes qui ne voient que de la violence dans ce cher mâle méchant qu'est tout homme...

Voici pour cet autre sujet controversé. Cela fait différent de la physique quantique, de l'anticléricalisme, des fions lancés aux bonnes soeurs, des échanges entre M. Gatti et les autres, mais c'est quand même un sujet d'actualité, sur lequel je suis très sceptique par rapport aux propos et discours du mouvement féministe.

Enfin, vraiment, entre nous, les gars de ce forum, on es-tu si tant vraiment méchant, violent, barbare, harceleur, violeur et prédateur que ça, nous autres, comme l'avancent la plupart des féministes qui prennent la parole dans les médias, dans leurs revues, dans leurs émissions de télé...?

N.B.: Florence, si tu lis ce message, j'espère que tu comprendras mon propos et que tu ne me voueras pas à la géhenne éternelle... :-)

Claude


Suivi