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Re:Re:Re:Re:Re:Re:équilibre moral planétaire


Re: Re:Re:Re:Re:Re:équilibre moral planétaire -- Ghost
Posté par Stéphane , Dec 08,2002,09:32 Index  Forum


Si votre théorie morale «génétique» ne s'applique qu'à 1/100000 individus, ça ne nous aide pas vraiment pour les autres. Si 99% de la population ne peut être classée comme «bonne» ou «mauvaise» de naissance, il faut bien qu'il y a d'autres explications du comportement, non?

«D’où vient cet héritage moral?
C'est une question que se posent la sociologie, la psychologie et la criminologie. Faut fouiller, mon vieux. Inutile d'élucubrer avant d'avoir fait vos devoirs. Quoi qu'il en soit, je vous ai déjà expliqué que le concept d'«héritage moral» était abandonné depuis longtemps (depuis le XVIIIe siècle, en fait).

Faudrait pas non plus faire l'équivalence simpliste: milieu bon=gens bons, milieu mauvais=gens mauvais. Grandir dans un milieu (relativement) sain n'est pas une garantie de socialisation. Donc, on ne peut pas en déduire automatiquement que les individus qui en sortent avec un défaut de socialisation sont nécessairement le produit d'une caractéristique innée. Il y a mille autres facteurs à considérer -- sans compter que jusqu'ici aucune recherche n'a jamais démontré votre théorie.

Le problème principal, évidemment, est que vous passez du «macrosocial», c'est-à-dire du «milieu» en termes larges comme «classe moyenne» par exemple (la démographie), au «microsocial», c'est-à-dire du contexte spécifique à un individu en particulier (la biographie). Or, il est possible de se trouver dans un contexte immédiat dommageable à l'intérieur d'un groupe social généralement organisé -- et vice-versa, on peut se trouver dans un contexte immédiat sain et dans un quartier désorganisé.

Enfin, bref: vous téléscopez la majeure partie de la réalité pour la plier aux exigences de votre hypothèse. Je ne prétends pas avoir toutes les réponses; j'espère vous faire comprendre que votre question est mal posée.

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«On n’a pas besoin d’avoir une grande culture pour avoir des idées. La vie s’apprend et se ressent.»

C'est vrai à un certain niveau, j'imagine. Mais par contre, pour avoir des idées neuves il faut s'informer sur ce qui s'est déjà fait. Pour avoir des idées valables il faut les comparer à d'autres, et à la réalité empirique. Autrement dit, éventuellement il faut se munir d'un certain savoir. L'imagination, ça vient pas des nuages: ça vient de la connaissance.

Quand vous parlez d'un «savoir ressenti», évidemment, le débat est clos. Vous ressentez ce que vous ressentez, point. Que puis-je ajouter, surtout si vous avez déjà déterminé que vous ne désiriez rien apprendre de nouveau?

Mais la question qui semble s'imposer, à ce moment, c'est: si moi je ne «ressens» pas la même chose, qui a raison? Peut-on avoir tous les deux raison en se contredisant? Notez qu'on ne parle pas d'opinion, là. Bien sûr que tout le monde peut avoir son opinion. Mais si vous faites une affirmation sur la réalité, vous vous situez dans un jeu complètement différent, avec des règles différentes. Si vous ne voulez pas jouer selon les règles de ce jeu, peut-être devriez-vous éviter de vous en mêler.

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Il me semble que si le déséquilibre moral créé la guerre, vous venez de prouver que votre théorie ne tient pas la route. Suffit d'ouvrir un journal. Et l'équilibre de la guerre froide c'était pas un équilibre moral, mais un «équilibre de la terreur». Ça nous fait une belle jambe.

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«coudon», avec un point d'exclamation, veut dire, «mais à la fin!»;
sans, c'est plutôt «y a rien à y faire».


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