Tu as raison, “la psychanalyse n’est pas une fumisterie comme l’astrologie”. Non, c’est une imposture bien pire que l’astrologie.
Je note tout de suite que ton approche du problème ne me satisfait pas. Les astrologues aussi, quand on les attaque, commence par arguer que ceux qui critiquent ne connaissent pas l’astrologie. Et pourtant on peut très bien la critiquer en la connaissant mal. Le seul risque de cette ignorance est de sortir quelques mauvaises critiques (précession des équinoxes, 13ème signe, etc) au milieu des bonnes (absence d’unité dans les théorie astrologique, absence de bases statistiques, impossibilité théorique).
Et les astrologues aussi, quand on les attaque sur les faits, sortent des concepts aussi obscurs que ta contiguité sémantique, et qui lui ressemble fortement : comme la synchronicité, d’ailleurs inventée par Jung, un lien acausal indémontrable entre des phénomènes psychiques et des faits, que seul le psychisme peut découvrir.
La psychanalyse n’a aucune base. Comme l’astrologie, elle se contente d’études de cas, interprétés de façon très subjective : ainsi grâce à sa grille de lecture prédéfinie et la bonne volonté de ses patients, elle n’a aucun mal à trouver des “contiguïté sémantiques” surtout si ce concept est mal défini. Et elle n’a aucun mal à imaginer que ces contiguïtés sont plus fréquentes que ne l’autoriserait le hasard, surtout quand on sait à quel point l’esprit humain est facilement amené à voir des coïncidences là où il n’y a que le hasard ou des évènements provoqués par une démarche qui n’a rien d’objectif ou de “neutre”.
Le manque de fondement de la psychanalyse n’est égalée que par les délire théorique à laquelle elle se livre et le dogmatisme de ses défenseurs, qui d’ailleurs ne sont jamais d’accord entre eux, comme dans le cas des astrologues. Qu’on ne me réponde pas que c’est une caractéristique de toutes les sciences, que partout il y a des débats : le cas de la psychanalyse est bien différent, les différente écoles étant bien plus nombreuses et plus farouchement opposées.
Comme exemple de contiguïtés sémantiques, tu me cite les lapsus et les rêves. Il me semble pourtant que la neurologie a prouvé depuis quelques décennies que les lapsus n’étaient pas révélateurs et que les rêves n’étaient dirigés que par le hasard. Là j’ai la flemme d’aller chercher les références, mais je pense que Jean-françois, le neurobiologiste de ce forum, me corrigera si je me trompe.
D’ailleurs les neurosciences et sciences cognitives ont de plus en plus tendance à prouver l’inanité de la psychanalyse.
Il n’y a aucun moyen de vérifier la validité de la psychanalyse, mais au moins si la théorie était juste la pratique thérapeutique devrait être efficace : malheureusement des études comparatives entre différentes techniques ont prouvé qu’à long terme la cure psychanalytique est aussi (ou aussi peu) efficace que le simple fait d’aller voir son médecin de famille. Mais l’avantage de ce dernier est de coûter beaucoup moins cher en temps et en argent.
Il n’y a aucune moyen de vérifier la validité de la psychanalyse, mais il est facile de prouver que certaines de ses théories sont fausses : Les délires hallucinants de mélanie Klein sur la vie du foetus, ou de Dolto ou Bettelheim sur les premiers mois de la vie du nourissons, ou de Janov, alors que les neurologues savent qu’il est impossible de conserver le moindre souvenir (conscient ou non) antérieur à la première année...
Il est impossible de prouver la validité de la psychanalyse, mais elle a pourtant exercé pendant notre siècle une influence aussi immense qu’illégitime et énervante sur toute la vie intellectuelle, la philosophie, la critique littéraire et artistique, la sémiologie, etc... Et comment ne pas rire devant les obscurs délires sémiotiques et pseudo-mathématiques d’un Lacan ou d’une Kristeva ? Ces derniers représentent pour moi le summum du n’importe quoi, mais je n’entrerais pas dans un débat là dessus. En fait je refuserais tout débat sur la sémantique. Le dossier d’accusation de la psychanalyse est épais, celui de la défense est vide, j’attend qu’on le remplisse non avec des mots (la psychanalyse a trop longtemps joué avec, pour éviter d’avoir à se justifier), mais avec des faits et des preuves, ou au moins des indices valables, ou des statistiques. Mais les rares fois où des psychanalystes produisent ce genre de documents, ils sont bidonnés, comme dans le cas des études clinique de Bettelheim sur le manque d’affection des orphelins.
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