Tu dis : "C'est un exemple qui fonctionne en effet, mais compliquons-le un peu."
J'aime beaucoup ton idée d'un échantillonnage en circuit. Je pense qu'elle est féconde. Avant d'essayer de répondre à tes 3 questions, je vais essayer de préciser la nouvelle expérience.
Considérons le long circuit Paris-Gibraltar-Kinshasa-Bagdad-Calcutta-Pékin-Moscou-Paris. Ça fait pas loin de 30 000 km. Si (par l'esprit) on plante un piquet à tous les 100 km et qu'on confisque la personne la plus proche du piquet, on aura notre échantillon de 300 personnes.
Le piquet #1 est à Paris, le #70 à Kinshasa, le #125 à Bagdad, le #175 à Calcutta, le #210 à Pékin, le #275 à Moscou et le #300 à une centaine de km à l'est de Paris.
On me présente les 300 personnes de l'échantillon et moi j'essaie de deviner leurs numéros de piquet. Je ferais plein d'erreurs, c'est certain. En devinant au hasard, je ferais, en moyenne, une erreur de 75 rangs à chaque essai (en considérant la boucle bouclée et les piquets #2 et #297 comme étant à une distance de 5 seulement).
Mais je ne vais pas tirer au hasard. Je vais voir les 300 sujets, de près. Si je vois un chinois présumé, je vais lui deviner un rang autour de 200; 75 si c'est un africain présumé, etc.
Bref, je pense que je réussirais aisément une performance statistique à au moins 6 écarts-types au-dessus du hasard. Sinon 10. Et on redémontre encore l'existence des races, dans un contexte continu plutôt que discret.
Arrivons à tes trois questions.
Korg : (les races humaines) 1- Elles sont très nombreuses ?
On dirait bien. Nombreuses au point d'être pratiquement continues.
Korg : 2- Elles sont peu nombreuses mais se mélangent en une grande diversité ?
La nuance est fine entre ton option 1 et ton option 2. Je ne pense pas que mon expérience des piquets puisse discriminer entre les deux. Elle démontre simplement qu'il y a des "clusters" morphologiques géographiquement distribués. On peut aussi en déduire que si ton option 2 est la vraie, le mélange dont tu parles est loin d'être homogène. Bien sûr, ça s'explique par des dizaines de milliers d'années d'isolement territorial relatif. Les mélanges n'ont pu se faire que de proche à proche, en traversant plus ou moins aisément les barrières ethniques.
Korg : "3- La diversité est tellement grande que la notion de race, simple au départ, devient floue au point d'être inapplicable ?"
Je conviens qu'il est difficile de sortir du flou sans entrer à fond dans une modélisation génétique de l'affaire. Les détails sont compliqués et les cas spéciaux sont nombreux. N'empêche que les "clusters" sont réels puisqu'on peut les reconnaître mieux qu'au hasard. On distingue un chinois typique d'un congolais typique aussi sûrement qu'on distingue un doberman d'un épagneul.
Je ne sais pas comment sont définies les races de chiens, de chats, de poulets, de moutons, etc. On pourrait faire une recherche Google. Je suppose que, pour les humains, ça doit fonctionner à peu près de la même façon.
Denis
--modified at Sat, Aug 24, 2002, 22:27:53
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