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Re:Ça se complique, en effet, indeed


Re: Ça se complique, en effet -- Denis
Posté par korg , Aug 26,2002,12:56 Index  Forum

Salut Denis, désolé pour les délais de réponse..

Denis: «Les détails sont compliqués et les cas spéciaux sont nombreux. N'empêche que les "clusters" sont réels puisqu'on peut les reconnaître mieux qu'au hasard.»

Oui mais ces clusters sont définis comment et selon quels critères ? Selon moi il risque d’y avoir non pas un mais plusieurs regroupements par clusters possibles, identifiables tantôt par la couleur de la peau, tantôt par la forme du nez, tantôt par celle des lèvres ou du crâne, etc.. Et ces différents regroupements seront loin de se recouper parfaitement. Ainsi, si pour un observateur donné la couleur de la peau est un détail prédominant (consciemment ou non) dans sa classification, ses résultats risquent d’être fort différents de ceux obtenus par un autre observateur qui lui portera une attention particulière au nez, ou à un autre détail. Et puisqu’on a un échantillonnage continu, ces différences risquent d’être assez grandes chez différents observateurs, et donc les résultats aussi, non ?

Denis: «On distingue un chinois typique d'un congolais typique aussi sûrement qu'on distingue un doberman d'un épagneul.»

D’accord avec ça. Mais pour le plaisir de «pointiller» j’ajouterais concernant les chiens «en autant qu’ils soient tous deux âgés de plus de trois semaines», sinon on risque d’y aller un peu «random»..

Ceci dit, je crois que les chiens regroupés au sein d’une même race, par exemple les labradors, se ressemblent beaucoup plus, biologiquement parlant, que les humains regroupés de pareille façon, et ce en raison des liens de parenté. Chez les chiens de race (ou les chats, ou les chevaux) on risque en effet d’avoir des liens de parenté très étroits au sein de chaque race, le métissage y étant systématiquement évité, ce qui est moins évident chez les humains (e.g. un blanc de Vancouver, un de Sydney, un de Londres et un de Boston) où les «accouplements» sont beaucoup plus.. euh.. créatifs (?). Ceci dit, il serait intéressant de comparer la similitude génétique de l’association officielle des Labradors d’Angleterre avec celle des Labradors des États-Unis, ou celle des labradors d’Australie. Voici un extrait de Axel Kahn, généticien, sur la question :

«Les races humaines, au sens strict, n'existent pas, c'est clair. (…) Scientifiquement, pour qu'il y ait une race, il faut qu'elle soit génétiquement isolée des autres, autrement on a un continuum. Chez l'Homme, il existe des groupes ethniques différents: un Viking et un Pygmée ne se ressemblent pas, et en moyenne on peut même faire la différence entre un Alsacien et un Corse, mais c'est un continuum. Du Groenland à l’Équateur, vous traverserez des régions avec un passage progressif, par exemple les gens sont de plus en plus foncés. Au sein d'une espèce animale, une race est un groupe d'individus dont les ressemblances créent une homogénéité importante, la diversité génétique au sein d'une race étant petite par rapport à la diversité génétique entre deux races. Ce n'est pas du tout le cas chez l'Homme..»

Denis: «Je ne sais pas comment sont définies les races de chiens, de chats, de poulets, de moutons, etc. On pourrait faire une recherche Google. Je suppose que, pour les humains, ça doit fonctionner à peu près de la même façon.»

Ben justement Denis, tu viens de mettre le doigt sur le bobo : mis à part les sites du genre «white supremacy», ou «votre labrador est-il identifié plus pur que pur?», ou encore sur le thème «let’s kill all those yellow (black, red, etc..) (mais, étonnamment, jamais white..)bastards!» je n’ai rien trouvé de concret qui définit sobrement ou même appuie ne serait-ce que du bout des lèvres ou avec une perche de 10 pieds, le concept de race. C’est même tout le contraire. Bon j’ai peut-être un biais (même très certainement pour être franc) mais ce que j’en lis jusqu’à maintenant, invalide invariablement ce concept. Si tu veux un point de vue qui me semble bien étoffé et qui résume assez bien le topo dans son ensemble, va jeter un coup d’œil à cet entretien avec A. Kahn dont j’ai collé ci-haut un extrait : http://www.regards.fr/archives/1997/199701/199701ide01.html

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