Pour le reste, j'insiste, si je crée ma réalité où les chaises ne flottent pas, il n'en tient qu'à vous de venir me la souffler. Quand vous arrivez dans mon labo, je suis mentalement occupé à faire coller les chaises au plancher. À vous de jouer.
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Enfin, un petit essai de votre part sur les rencontres fortuites. C'est pas fort, mais coudon. Je note premièrement que la construction de la réalité est involontaire. Tout est arrangé par votre «âme», qui vous fait en quelque sorte une surprise. Vous ajoutez donc un autre postulat à votre spéculation, celui de l'existence d'une «âme» (je note de plus que ce n'est pas une âme chrétienne, alors il faudrait peut-être la définir plus clairement). Évidemment, tant qu'à inventer, aussi bien y mettre le paquet.
Ensuite, votre âme réussit à manipuler la volonté des autres, comme par exemple à encourager un patron à devancer une vacance ou un bonus. Il vous faudra donc ajouter une théorie sur la hiérarchie des âmes. Il faut comprendre pourquoi ce n'est pas le patron, au contraire, qui réussit à faire travailler ses employés plus longtemps et sans bonus.
De plus, si c'est votre âme -- sur laquelle vous n'avez pas de contrôle -- qui organise le monde, votre problème des chaises qui ne lévitent pas en ma présence est autrement plus complexe que vous ne laissez paraître. En effet, il ne peut s'agir de concentration, de part où d'autre, puisque l'«effort» est involontaire. Je fais pas exprès, moi, pour «souffler votre rond de fumée». Et pourtant, je fais exprès pour être sceptique.
Enfin, vous spéculez sur les «besoins» de l'âme, qui réorganiserait la réalité pour se satisfaire. D'un point de vue de classe moyenne satisfaite, ça marche peut-être, mais seriez-vous en train de nous dire que les femmes afghanes, par exemple, n'ont pas d'âme?
Remarquez que je vous laisse aller, je ne fais aucune remarque sur la parfaite intestabilité de votre édifice, ce qui en somme est très peu sceptique (mais combien plus divertissant).
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