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Re:Re:Re:Message à Gene


Re: Re:Re:Message à Gene -- decroix rené
Postée par Mondreiter , Jun 20,2000,18:41 Index  Forum

Bonsoir, René.
Si je n'ai pas employé le terme "surgir de", mais "s'ancrer" ou "s'appuyer", ce n'est pas par hasard. Je n'ai pas trouvé de meilleurs termes que ceux que j'ai utilisés, car la notion que j'ai en tête est intermédiaire entre "surgir de " et "s'appuyer sur". Le terme essentiel pour moi était d'ailleurs "complexité critique" et non le fait de s'appuyer sur ou de procéder de.

Non, le carburateur de votre moto n'aurait pas fait l'affaire, ou alors montrez-moi comment développer une métaphore décrivant une structure par couches dans ces conditions. Ce qui est important pour moi dans cette métaphore, c'est qu'elle met en jeu deux groupes de systèmes de propriétés différentes: le "Hard", bien matériel, et le "Soft", qui ne saurait se manifester sans le précédent, mais qui est de nature fondamentalement différente, aussi évanescent que le hard peut être persistant. Et pourtant, ce qui est agissant, c'est le soft. C'est lui qui fournit les résultats attendus. Seul, il ne peut rien. Le hard non plus. L'un ne procède pas de l'autre. Ensemble, ils fonctionnent.

Que la conclusion soit contenue dans le postulat de départ, ce n'est pas vraiment un scoop, même en histoire des sciences. Dès la classe de 5ème il m'apparaissait évident que la géométrie euclidienne était une gigantesque tautologie, et que tout pb. pouvait être considéré comme résolu si on posait le postulat d'Euclide. Idem pour la relativité restreinte. On pose le postulat qu'il existe un invariant, et au bout du compte on brandit triomphalement cet invariant. Où est la nouveauté? Dans la plupart des cas, une démonstration mathématique ne fait *qu'expliciter* en quoi il existe une relation entre le résultat obtenu et les postulats de départ. Elle ne sert qu'à faire patiemment comprendre à l'auditeur pas très doué comment partant du point A on en est arrivé au point B en suivant la route allant de A à B, route déjà existante mais non encore explorée par ledit auditeur. Je ne dis pas que c'est facile, mais simplement qu'il n'existe rien de fondamentalement nouveau entre les hypothèses de départ et le résultat démontré.

Quant à la précédence entre matériel et logiciel, là encore, nous revenons à l'oeuf et à la poule, au Mythe et au rite, etc. J'ai commencé à faire de l'électronique circuit avant que les microprocesseurs n'existent. Nous travaillions alors avec des circuits logiques pour la plupart combinatoires et pour quelques-uns séquentiels, patiemment assemblés les uns au bout des autres. Dans ce cas, dire où commençait le soft et ou s'arrêtait le hard n'avait pas de sens, puisque ce qui tenait le rôle du soft était la structure matérielle même du circuit global. Puis sont apparus les microprocesseurs, bien pratiques, car il est moins désagréable de concevoir au clavier que de se bruler les doigts avec un fer à souder! Là, on a vraiment commencé à séparer en partie le hard et le soft, en partie seulement car la notion de portabilité n'a commencé à être mise en oeuvre qu'avec CPM80, si je me rappelle bien. Puis la portabilité s'est étendue, avec MS-DOS et jusqu'à nos jours. Je ne vois donc pas bien comment on peut dire que le matériel a précédé ou suivi le logiciel. Pour moi, cette question n'a même pas de sens lorsqu'on examine l'évolution que je viens brièvement de retracer.

Cela dit, toute métaphore a ses limites, c'est un lieu commun, mais il est vrai que j'aurais peut-être du être moins concis, pour éviter tout non-dit, puisque vous n'avez pas pu, ou voulu, en l'état, voir ce dont je parlais, à savoir la différence de nature entre information pure et support physique, entre logiciel et matériel, et éventuellement entre âme, esprit et matière. Si on veut détourner une métaphore, on peut toujours le faire, de par sa nature même, quitte à remplacer commodément un terme par un autre. On peut aussi l'accepter, ou la rejeter comme invalide c'est-à-dire ne présentant pas d'analogie suffisante avec le sujet examiné. Si on veut lire à l'infini les paraboles, pourquoi pas? Je n'y vois aucun inconvénient pour ma part, si c'est quelqu'un d'autre que moi qui pratique ce mode de lecture. Car pour moi, une parabole n'a d'autre fonction que didactique et ne saurait avoir de valeur en elle-même (la beauté éventuelle du style mise à part).

Pour terminer, je ne me laisserai pas prendre à une incitation à la polémique brutale [" ( mais sans prétention, vous prenez soin de le préciser)"]. Je sais faire, mais cela ne m'amuse pas, ou plus. Je préfère avancer des hypothèses et voir ce qu'il en sort, ce me semble beaucoup plus constructif, pour moi en tout cas, surtout quand il s'agit d'hypothèses dont je connais parfaitement la relativité, puisque ce sont les miennes, même si d'autres les ont émises avant moi. Il ne manque pas de personnes capables d'examiner les hypothèses en question et d'en montrer les failles, je ne me fais aucun souci à ce propos!

Cordialement,
Mondreiter


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