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Re:Sujets intéressants


Re: Sujets intéressants -- Florence
Postée par decroix rené , Jun 25,2000,04:42 Index  Forum

CH. (Charles je suppose) Bertrand poursuit un message que sans doute beaucoup d'entre nous recevons 5 sur 5, non pas contredit mais complété par ta remarque, celle que tu as choisi d'illustrer avec l'arrivée de Mondreiter sur ce forum.

Pour ma part, je suis surtout orienté vers ton :
"Quantifier l'envahissement par le nouvel-âge: il y a urgence d'en apprécier les dégâts."

Sauf que je crois avoir dépassé le stade des questions sur la quantification, et qu'il s'agirait d'en rechercher toutes les imprégnations pour les exhiber clairement, non pas seulement en le photographiant mais en décrivant ses divers mécanismes, et enfin non pas seulement ses mécanismes internes mais les mécanismes auxquels il peut être intégré par diverses stratégies visant autre chose que lui-même.

De cet objectif, je ne sépare pas ton:
" Un autre sujet qui me tient à coeur: la puissance de la science pour ajouter à la beauté du monde qui nous entoure"

Dans la mesure où, tu le sais certainement, l'une des expressions les plus utilisées ces dernières décennies fut : le "désenchantement" du monde occidental.
Les sociologues l'ont livré comme un concept, mais dans la littérature que j'ai fréquentée il est investi dans une construction que je résume brièvement, avec une valse à trois temps :
-- il y a l'homme désenchanté, produit de la modernité occidentale et en particulier des trois derniers siècles mais avec une source à la naissance de la science moderne et du type de rationalité qui va avec, --- puis de là on passe à "l'homme défiguré" ( ce sera le thème je crois d'un colloque à Lille III, l'année prochaine : j'ai proposé d'intervenir mais je serais fort surpris d'être utilisé, vu l'étude que j'ai proposée pour démonter un ponte ( que je hais il est vrai) de l'Imaginaire ... l'Université aime les dialogues feutrés ...),
-- et enfin aux techniques de réenchantement du monde.

Alors comment ne pas considérer le pouvoir d'émerveillement de la science comme l'antidote qui se présente de lui-même, en lui-même et par lui-même et non pas comme une féérie montée de toute pièce?

Si bien que, si nous nous portons un instant au niveau des politiques scolaires et culturelles, la promotion d'une culture scientifique s'impose à mon avis,non pas seulement pour faire émerger une élite scientifique spécialisée, ce qui bien sûr reste indispensable, mais pour fournir un fond commun qui s'inscrive dans la culture générale (et c'est à cette condition que l'on pourrait rétablir des liens entre les grands scienteux et la rue ...). Les derniers mouvements ministériels ne me paraissent pas, pour la France, vraiment en prendre le chemin ...(Tout le monde le sait maintenant, il y a toujours un moment où je cherche la version politique des phénomènes...)


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