Postée par Jean-Francois , Jan 31,2000,03:03 | Index | Forum |
Georges-André: "il ne peut pas y avoir de doute sur les prétentions de la psychanalyse à être un traitement."
Je vous rappelle que vous avez écrit: "... la psychanalyse comme thérapeutique n'est pas efficace. Vrai... Par contre, comme théorie de la personnalité la psychanalyse sur des outils diagnostique qui eux sont. (Re:Re:Re:Re: psychanalyse, Jan 14,2000,00:05 )
A de nombreuses reprises, dans d'autres messages, vous ne niez pas que les méthodes psychanalytiques sont peu efficaces et laissent une large part à la subjectivité. Une théorie construite avec de telle méthodes ne m'apparait pas "efficace", et les diagnostiques qu'elle permet m'apparaissent douteux. Si je suis d'accord avec vous en ca que la psychanalyse a une valeur historique, je reste persuadé que les seuls progrès en psychologie ne sont permis que lorsque l'on sort du cadre de la psychanalyse.
Georges-André: "À la lumières des faits mis en valeur par la recherches, il serait imprudent d'affirmer que La psychanalyse est inefficace."
Je le répète, pour moi, tant que les "faits mis en valeur par la recherche" proviendront de discipline scientifique, la psychanalyse n'aura aucun crédit à gagner. La psychanalyse est incapable de prouver ses théories, cela suffit à me dire que celles-ci n'ont qu'une valeur très très relative. Ce n'est pas parce qu'on peut faire des "rapprochements fulgurants", pardon "déterminer une contiguïté sémantique", qu'il est légitime de le faire ou qu'il y a vraiment quelque chose derrière. Cela, il faut le prouver.
Georges-André: "La psychanalyse est également à la base de recherches dont le statut scientifique ne fait pas de doute."
Je ne le nie pas, je dis seulement que pour être véritablement scientifiques, ces recherches doivent sortir du cadre de la psychanalyse. (De plus, certains tests ont une valeur très discutable - Le test de Rorschach, par exemple.)
Georges-André: "Entre bonnes mains cette théorie se transpose souvent assez bien en hypothèses opérationnelles qui peuvent être testés par d'autres sources."
Normal, elle est suffisamment vague et malléable pour influencer au théories d'autres disciplines qui, elles, ont les moyens méthodologiques de progresser. Je crois que c'est de moins en moins vrai car la "chair utile" de la psychanalyse à depuis un bon moment été dissoute dans d'autres théories, véritablement scientifiques.
Georges-André: "Quant à Schreber, il est bien l'illustration d'un cuisant échec thérapeutique. L'échec de son psychiatre, un tenant du "neuro" à tout prix. Je trouverais cependant injuste de chercher à discréditer la neuropsychologie et la neuropsychiatrie à partir d'un cas pareil. Une bonne hypothèse n'aboutit pas nécessairement immédiatement sur un traitement efficace."
Je dirai que la neuropsychiatrie a connu depuis des avancées importantes, alors que la psychanalyse reste fidèle à ses bons vieux traitements... ou adopte les découvertes d'autres disciplines.
Georges-André: "Vous affirmer qu'il s'agit du meilleur argument de Brissonnet..."
Je n'affirme pas que cet exemple particulier est LE meilleur de l'argumentation de Brissonnet. Je dis simplement que la tendance à prendre leur désir pour des réalité est une caractéristique commune à de nombreux psychanalystes, et pas parmi les moins connus. Cette caractéristique correspond très bien à la définition que vous apportez pour "délire" (surtout pour "confusion des idées").
Georges-André: "Pour la suite de notre discutions je soulignerais finalement que le terme "psychanalyse" désigne 3 choses distinctes: une méthode de recherche, une méthode de traitement et une théorie de la personnalité (Fénichel, O.,1945)."
La méthode de traitement doit être basée sur la théorie de la personnalité, elle même basée sur la méthode de recherche? A moins que, les trois aient été développées séparemment, ce qui ne permettrait pas de leur accoler à toute le nom de psychanalyse. Si tout est basé sur une méthode fautive, il a peu de chance que l'édifice soit solide.
Georges-André: "On ne pourrait pas juger de la valeur des travaux de Marie Curie à partir des seuls échecs obtenus durant les premières décennies de traitement en radiothérapie. Curie a pu errer en ce qui regarde l'utilisation potentielle de ses découvertes. Cela n'invalide pas les découvertes elles-mêmes."
Je ne me souviens pas d'avoir lu que Marie Curie ait fait des recherches médicales? Elle était physicienne et chimiste et travaillait sur les isotopes radio-actifs. Il serait évidemment un peu "simpliste" de juger ses découvertes en physique et chimie sur la base de recherches qu'elle n'a pas conduites dans un domaine différent. La différence avec Freud est que les découvertes et leurs possibles utilisations sont intimement liées et conduites par la même personne.
Georges-André: "Freud cherchait une méthode de traitement. Il n'a pas découvert une méthode très efficace et ses successeurs n'ont pas fait bien mieux. Mais, en mettant en place le cadre thérapeutique de la psychanalyse, Freud a provoqué accidentellement des phénomènes psychologiques qui ne s'observent pas dans la vie courante, du moins pas de manière aussi clair."
Je crois que "provoquer" est un terme approprié. En fait, je dirai qu'il a provoqué une façon de voir les choses intéressante mais compliquée d'un échaffaudage théorique que rien ne soutient vraiment.
Georges-André: "La conception très stéréotypée que Brissonnet entretenir à propos de la psychanalyse ne recouvre pas ce champ occupé par la psychanalyse."
Et, quel serait donc ce champ? Qu'est-ce que "la psychanalyse", alors?
Jean-François
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