Si le point 3 est erroné, vous n’en avez pas fais la preuve. Vous dites exactement ce que le point 3 énonce.
Vraiment ? Voyons ce que j'écris : a) Une mutation produit un petit changement de l'action d'un gène (si elle n'est pas neutre). b) Si cette mutation est avantageuse - même si c'est très rare, ça arrive de temps à autre - elle sera conservée par la sélection naturelle. c) Au fur et à mesure que les variations avantageuses sont conservées et les désavantageuses impitoyablement rejetées, elles s'accumuleront dans les génomes. d) Un changement de fonction d'un gène est une accumulation de petits changements de ce gène.
Conclusion logique : Les mutations aléatoires permettent, grâce au jeu de la sélection naturelle, des changements de fonction complets de gènes. Chaque mutation permet un petit changement de fonction, et l'accumulation de celles-ci permettent des changements plus vastes et très impressionnants.
Ma conclusion découle logiquement des points a, b, c et d que j'ai énoncés explicitement dans ma réponse au point 3). Maintenant, retournons à l'énoncé du point 3 lui-même :
Un nombre important de changements/mutations doivent être fait pour arriver à une autre fonction (les différents gènes n’ont pas que quelques bases de différence dans leur séquence)
Il y a donc une contradiction évidente entre le "chaque mutation produit un petit changement de fonction" de ma conclusion et le "un nombre important de mutations doit être fait pour arriver à une autre fonction" du point 3.
Maintenant, passons à votre "réponse" à ma critique du point 5. Là encore, vous êtes plutôt confus.
Ensuite, je vous fais remarquer que lorsqu’une mutation touche un gène n’importe où sur la séquence, elle produit réellement une séquence totalement aléatoire. Elle peut retrancher, ajouter, substituer une base ou une séquence complète de bases.
Eh bien, ce n'est pas une séquence totalement aléatoire, ça. On sait dès le départ que la séquence finale aura - disons - au moins 90 % de ses nucléotides communs avec la séquence initiale. Une mutation n'apporte jamais de changement plus important en une fois. Ca n'a rien à voir avec un quelconque mécanisme qui générerait n'importe laquelle des 10 puissance 600 séquences possibles d'un seul coup.
Ceci mène après quelques mutations à n’importe qu’elle des 10E600 séquences
Presque bon. Il n'y a qu'une seule faute dans votre phrase : cela ne mènera pas à "n'importe laquelle" des séquences possibles. Car chaque mutation est soigneusement évaluée par la sélection naturelle. Les "quelques mutations" qui s'accumulent sont celles qui rendent la séquence plus utile, plus perfectionnée. Et oui, avec un nombre suffisant de mutation, au final, on obtiendra la séquence optimale. Autrement dit, l'accumulation de petits changements de fonction "dans le bon sens" - les mutations - mènera aux vastes changements que l'évolution nécessite.
et donc à l’impossibilité théorique d’obtenir une des séquences « potentielles » dont le nombre est nécessairement limité.
Exactement l'inverse. La sélection naturelle empêchera qu'une séquence "totalement aléatoire" n'émerge. Bien au contraire : elle conduira progressivement à une des séquences optimales.
Si vous limitez la mutation aux mutations ponctuelles et au dix dernières bases seulement de la séquence alors là seulement vous pouvez dire que ce n’est pas n’importe qu’elle séquence qui sera générée. Vous êtes assuré de la séquence des 990 premières bases et le choix est alors limité. C’est dans ce seul contexte irréel que mon calcul ne s’appliquerait pas.
Eh non. Votre calcul ne s'applique pas à cause de la sélection naturelle. J'ai déjà donné l'analogie du singe tapant sur une machine à écrire : rien de plus facile que de démontrer qu'il ne tapera jamais une phrase ayant le moindre sens. Il suffit d'un calcul identique au vôtre. Et pourtant, si on soumet chacune de ses phrases à un phénomène de sélection naturelle, il pourra taper à peu près n'importe quelle phrase intéressante - du moment que la sélection favorise à chaque génération les variants les plus adaptés. Votre calcul est donc bon à jeter. La sélection naturelle, en revanche, garde sa place centrale pour expliquer l'origine de l'adaptation biologique.
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