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Re-5: L'intelligence de Stéphane n'est pas mise en doute mais...


R: Re:Re-3: L'intelligence des femmes n'est pas mise en doute -- Stéphane
Posté par Évariste , Feb 11,2003,13:41 Index  Forum

Stéphane :
la chasse, c'est pas si difficile que ça. Crois-tu vraiment qu'il faut être un génie pour chasser?

Évariste :
Et pour planter une carotte, faut-il avoir la carte de Mensa ?

Plus sérieusement, je dirais qu'il faut distinguer deux choses qui n'ont de commun que le nom : la chasse.

Le sport (écoeurant) de la chasse ne nécessite pas une intelligence vive, en tout cas pas de nos jours. N'importe quel idiot peut s'armer et aller dans un endroit où la chasse est permise. Viser sa proie et bang ! est devenu une activité qui a généralement lieu dans un milieu feutré pour le chasseur. Rien qui nécessite une activité corticale démesurée.

Autre chose était la chasse aux débuts (je mets le pluriel) de l'Humanité. Les chasseurs n'avaient pas d'armes à feu. Ils étaient à la fois chasseurs et proies. Il fallait éviter les sables mouvants, les serpents et autres bestioles sur le sol tout en observant un peu plus loin une éventuelle proie qui était constamment en état d'alerte et prête à fuir... et alors exit le dîner ! Il fallait aussi éviter de servir de lunch à un prédateur plus fort et plus rapide que soi. Je vois plein d'autres difficultés à surmonter et leur solution demande des neurones.

Alors oui, je pense que la chasse des premiers temps de l'Humanité n'était pas un sport de pépères comme aujourd'hui. Entre deux chasseurs également pourvus en musculature, en aptitude à la course et en qualités visuelles et olfactives, le plus brillant avait une plus grande probabilité de survivre et de transmettre ses gènes à ses descendants.

Stéphane :
puisque tu suggères qu'il y a eu une sélection naturelle favorisant des chasseurs intelligents, comment ce fait-il que l'agriculture les ait remplacés carrément dès le néolithique?

Évariste :
D'abord, remplacés carrément, c'est beaucoup dire (que pensez-vous des chasseurs-cueilleurs, pour arrondir un tipeu ?). L'agriculture n'a pas pris le dessus sur la chasse du jour au lendemain sur toute la terre peuplée d'humains.

Ensuite, l'adaptabilité est un trait définitoire de l'intelligence. Voilà pourquoi on pouvait être un chasseur intelligent et comprendre, grâce justement à l'intelligence, que l'agriculture serait une meilleure solution que la chasse seule pour s'alimenter. Voilà pourquoi il y a eu ceux qu'on a appelé des chasseur-cueilleurs.

Stéphane :
Comment ce fait-il que dans la liste hiérarchique des nationalités selon leur supposé QI, (site «douance»), ce sont celles qui ont le plus de sociétés fondés sur la chasse qui ont les QI moyens d'animaux de compagnie?

Évariste :
[Comparer des humains à des animaux de compagnie, quelle ignominie !!! Je joins ma voix de ténor à celle de JulesLaCrapule pour dénoncer cette pratique indigne d'un être supposément civilisé et instruit.]

J'ai déjà abordé cette question il y a fort longtemps. Dans les tests d'intelligence, il y a des questions sur des formes géométriques : des carrés, des clercles, etc., qui s'imbriquent parfois les uns dans les autres.

Les Occidentaux voient souvent des figures géométriques à l'école. Mais dans la nature, le chasseur africain ne voit rien de tout cela. Alors si on lui pose des questions là-dessus, il sera mal noté. Si on lui présente trois figures dans l'ordre, puis qu'on lui demande quelle serait la quatrième figure (qu'il doit choisir parmi plusieurs), il a peu de chance de briller.

J'ai déjà parlé d'une expérience qui consistait à retrouver son chemin. Je pense que ça s'est passé aux USA. Je la raconte du mieux que je peux.

On a pris deux groupes d'étudiants universitaires, des Blancs et des Noirs. On a mis ces étudiants dans un camion pour les disperser sur un grand territoire non habité. La tâche des étudiants était de retourner au point de départ par ses propres moyens.

Meilleurs étaient le sens de l'observation et celui de l'orientation d'un élève, meilleures étaient ses chance de retourner au point de départ dans un délai raisonnable.

Si je me souviens bien, aucun Blanc (ou en tout cas fort peu) n'a réussi le test, mais tous les Noirs (ou en tout cas la majorité) y étaient parvenu no problémo(*), rapidement.

(*) Pour parler comme Denis.

Dans ce type d'expérience, qui demande certainement une certaine forme d'intelligence très utile pour la survie, les Blancs ont lamentablement échoué.

J'imagine que des spécialistes pourraient concocter plusieurs types de tests d'intelligence où l'Africain chasseur serait bien plus brillant que nos meilleurs professeurs de mathématiques universitaires... à l'exception, bien sûr, de notre cher Denis ;-)

Bref, les tests d'intelligence ne sont pas innocents : ils reflètent une certaine culture.

Stéphane :
L'histoire de l'agriculture est une suite de découvertes et d'inventions plus ingénieuses les unes que les autres.

Évariste :
Je n'en doute pas. Mais les inventions ne sont le fait que d'une partie extrêmement mince de la population. Un Q.I. de 70 suffit peut-être pour se servir correctement d'un grille-pain, ou simplement pour allumer une ampoule. Mais combien de ceux qui ont un Q.I. de 130 et plus seraient capables d'inventer quelque chose ?

La communauté profite de l'inventivité de quelques-uns de ses membres.

Stéphane :
L'histoire de la chasse c'est... Bin, y a pas vraiment d'histoire de la chasse à ce niveau.

Évariste :
Je suis certain du contraire. Il suffirait de faire une recherche sur Google, par exemple. Mais j'ai autre chose à faire pour l'instant.

Stéphane :
C'est en partie la raison des quelques 15 points de moyenne qui séparent mes étudiantes de mes étudiants.

Évariste :
On peut trouver semblablement des explications aux bas Q.I. des sociétés dites primitives axées sur la chasse.

Stéphane :
Il n'y a pas de raison de supposer qu'un test d'intelligence ne soit pas soumis aux mêmes effets. Donc, tout édifice construit sur cet écart-type semble exagérément fragile.

Évariste :
C'est peut-être la fatigue ou la faim, ou les deux, mais je n'ai pas compris.

Stéphane :
P.S. moi, les échecs je trouve ça extrêmement plate. Donc, je joue mal parce que je préfère dresser mentalement ma liste d'épicerie que de concentrer sur le jeu.

Évariste :
Vous trouveriez ça moins plate si vous aviez le talent de voir dans une position donnée un plus grand nombre des possibilités qu'elle recèle. Il est normal de se désintéresser de ce qu’on ne comprend pas.

Pareillement pour l'opéra. Pour certains, ce n'est que du criage. Pour d'autre, un art sublime.


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