Vous dites : "Mais je ne crois pas à ces dates! Pas du tout." (...) "Vous voulez trouver nos points de diverge ? Je mets le doigt dessus une 2e fois."
DENIS : Ce n'est pas du tout là que nos opinions divergent. Rendu là, on est complètement séparés. Le point de divergence est en amont.
JULIEN : "Notre point de convergence est le fait que la fossilisation des millions de fossiles s’est faites d’une façon relativement ordonnée."
DENIS : Nous sommes en effet d'accord sur ça. Grosso modo, là où plusieurs couches sont superposées, les formes fossiles qu'on trouve dans les couches du bas sont moins avancées que celles qu'on trouve au-dessus. Il y a un ordre très éloquent. Votre explication serait probablement la meilleure si on admettait a priori que notre monde n'a que 15000 ans. Mais le concert des sciences (cliché, je sais) nous crie le contraire.
JULIEN : "Ça (autre chose que le déluge) n’expliquerait pas leur fossilisation à l’échelle mondiale."
DENIS : Des centaines de millions d'années d'activités naturelles normales expliquent tout à fait bien les abondances observées (qui ne sont pas si spectaculaires que ça; les squelettes complets d'ambulocetus ne courent pas les rues).
Il m'est déjà arrivé, en creusant simplement un trou, de trouver un bout d'os. Pas souvent, disons deux ou trois fois. Comment l'os était-il arrivé là? Par le déluge, direz-vous? Peut-être, si on admet la contrainte a priori des 15000 ans. Mais je préfère les explications simplement naturelles, sans a priori déraisonnable.
DENIS d'avant : «Quand j'avais 12~15 ans, j'étais pénétré d'enseignement cahtholique (créationniste). »
JULIEN : "Je ne suis pas étonné de ce commentaire. Vous liez catholicisme et créationnisme ?"
DENIS : Je décris simplement ce qu'on enseignait à l'école publique, au Québec, durant les années 50. Vous êtes probablement trop jeune pour avoir connu ça. Adam et Ève, Caïn et Abel, le Déluge, la traversée de la mer Rouge, c'était dans le petit catéchisme qu'on récitait tous les matins. Ai-je vraiment tort de lier le catholicisme (populaire de l'époque) et la Genèse biblique?
JULIEN : (à "d'où venait et où est allée l'eau" du Déluge) "Sous la Terre. Il est maintenant démontrer qu’il y a des mers d’eau sous la croûte (pour ce qui en reste). « et où est elle allée? » Nul part, si vous avez remarqué, notre planète est recouverte d’eau.
DENIS : Au site http://ga.water.usgs.gov/edu/waterdistribution.html
on trouve que 0.61% de l'eau de la planète est souterraine.
C'est pas mal beaucoup, en effet. Je calcule que si toute cette eau sortait de ses trous (par pluie magie?) ça ferait une couche d'environ 16 mètres à l'échelle de la planète. Si tout ça tombait en 40 jours, ça suffirait certainement pour noyer presque tout ce qui ne vit pas à flanc de montagne. Mais je pense qu'il est beaucoup plus raisonnable d'admettre que les nappes aquifères ne sortent pas de leurs trous sans magie et que le Déluge biblique n'est rien d'autre qu'un vieux mythe religieux.
JULIEN : "En revanche, il n’existe pas de théorie naturaliste crédible pour expliquer la présence de cette quantité énorme d’eau sur Terre (à part peut-être pour les crédules, la théorie des météorites qui seraient venu gentiment jeter leur eau sur Terre en prévision de l’apparition de la vie)."
DENIS : Les 1.36 milliards de km3 d'eau qu'il y a sur notre planète vous paraissent miraculeux? Je ne vois pas pourquoi. Ne savez-vous pas que l'eau est très abondante dans notre système solaire. Les anneaux de Saturne, par exemple, ou les noyaux de comètes.
La comète Hale-Bop de 1995 avait un noyau d'environ 40 km de diamètre. Il suffit de seulement 40 000 tels blocs de glace pour fournir toute l'eau qu'on trouve aujourd'hui sur la Terre. Lors de la formation des planètes par accrétion, il n'y a donc rien de surprenant à ce que 1/4400 de la masse accumulée par la proto-planète Terre ait été constituée de molécules d'eau. Où voyez-vous de l'invraisemblable là-dedans?
Aussi, votre façon de formuler l'affaire est un tantinet, disons, tordue : "les météorites seraient venu gentiment jeter leur eau sur Terre en prévision de l’apparition de la vie". Qu'entendez-vous par "gentiment" et par "en prévision de"?
À ma question Q5 : "Sommes-nous d'accord que notre galaxie contient plusieurs milliards d'étoiles et que notre univers contient plusieurs milliards de galaxies?", vous avez répondu par un beau OUI clair et net.
Ça m'incite à vous poser une nouvelle question:
Q8 : "Sommes-nous d'accord que certaines de ces galaxies se situent à plusieurs milliards d'années-lumière de nous?"
À ma question Q6 : "Sommes-nous d'accord que, dans les temps bibliques, on expliquait la foudre, l'arc-en-ciel, les séismes, les jours et les saisons de façons fort différentes des explications d'aujourd'hui?", vous avez répondu "NON, je suis en parfait désaccord. Le contraire de votre affirmation est exactement vrai."
Ah bon. Sur Q6 on est donc en désaccord total. Essayons d'y voir clair.
Vous prétendez sérieusement que, dans les temps bibliques, on expliquait la foudre par l'électricité statique accumulée dans les nuages (Franklin a vécu au 18ième siècle)? Qu'on expliquait l'arc-en-ciel par la diffraction différentielle de la lumière (Newton a trouvé ça au 17ième)? Qu'on expliquait le jour et les saisons comme on le fait depuis Copernic-Galilée? Mmmmh...
Votre réponse à Q6 n'a pas d'allure. Vous avez dû lire trop vite. Tenez, je vous la repose autrement, pour être bien certain qu'on se comprend :
Q6 (version 2) : "Sommes-nous d'accord qu'on connaît beaucoup mieux les lois de la nature aujourd'hui (par exemple, la distance du Soleil à 8 décimales) qu'on les connaissait à l'âge de bronze"?
Si vous persistez à dire "NON, je suis en parfait désaccord. Le contraire de votre affirmation est exactement vrai", nous approcherons peut-être du point où nos visions diverges.
Cordialités,
Denis
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